La maison de ventes revient à la conquête du marché parisien de l’art déco,
avec une collection viennoise très française
PARIS - Depuis la vente de la collection art déco de Karl Lagerfeld pour près de 7 millions d’euros le 15 mai 2003, Sotheby’s s’est peu illustrée dans cette spécialité à Paris. La maison de vente fait, aujourd’hui, un come back avec une importante collection autrichienne. Cet ensemble a été réuni par un industriel viennois en 35 ans d’achats dans des galeries parisiennes. La sculpture y a une bonne place, notamment vingt-deux statuettes chryséléphantines, la plupart signée Chiparus. Pour les estimer, Sotheby’s a aligné ses prix sur ceux réalisés à la vente Dray, les 8 et 9 juin derniers, chez Christie’s à Paris. Grâce aux enchérisseurs russes, les prix étaient montés jusqu’à 191 200 euros. Dans cette vente, les pièces de grandes tailles (environ 60 cm) ont été évaluées autour de 50 000 euros, jusqu’à 200 000 euros pour une rarissime Civa de 1926.
Du côté des meubles, on découvre quelques morceaux de choix, à commencer par trois pièces de Ruhlmann : une Coiffeuse Van Beuningen de 1930 en palissandre ornée de galuchat incrusté d’ivoire, estimée 200 000 euros, un secrétaire de dame en amarante incrusté d’ivoire, estimé 150 000 euros, et un guéridon Colonnettes bagués d’ivoire, estimé 80 000 euros. Dunand est représenté par un panneau en laque polychrome rehaussé d’or, intitulé La Chasse et estimé 60 000 euros ; un vase boule en dinanderie laquée noire à décor de poissons japonais en laque de couleur et de motifs géométriques rehaussés d’or et d’argent, estimé 30 000 euros, et un secrétaire à abattant en kekwood à décor en façade de dinanderie de flamands roses sur fond d’ondes stylisées, réalisé avec Printz vers 1935 et estimé 150 000 euros. Notons aussi un bureau en placage de palissandre à décor de filets d’ivoire, estampillé Dominique et estimé 30 000 euros ; L’Heure bleue II, une huile sur toile de Tamara de Lempicka, estimée 200 000 euros ; une rare commode basse et un cabinet à hauteur d’appui, gainés de parchemin et signés Arbus, estimés 40 000 et 30 000 euros, ainsi que deux paires de fauteuils de Chareau, modèle MF172 créé en 1924, estimés 70 000 euros les quatre. Mais l’expert Jean-René Delaye prévient : « seule une paire est originale et signée. Les deux autres fauteuils sont des répliques postérieures. » Enfin, remarquons la présence symbolique de deux pièces en argenterie de la Sécession viennoise : une paire de paniers accompagnée d’un petit vase à décor géométrique, estimée 15 000 euros l’ensemble, puis un coffret rectangulaire à décor de poissons et motifs géométriques, coté 6 000 euros.
- ARTS DÉCORATIFS DU XXe SIÈCLE PROVENANT D’UNE GRANDE COLLECTION VIENNOISE, vente le 14 décembre à 14h30 à la galerie Charpentier, 76 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, Sotheby’s, tél. 01 53 05 53 05, expositions publiques : le 9 décembre 14h-18h, les 11, 12 et 13 décembre 10h-18h, www.sothebys.com
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Sotheby’s est de retour
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Abonnez-vous dès 1 €- Expert : Jean-René Delaye - Estimation : 3 millions d’euros - Nombre de lots : 103
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°248 du 1 décembre 2006, avec le titre suivant : Sotheby’s est de retour