Sélection des ventes de la quinzaine (du 17 février au 1er mars 2012)

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BIBLIOTHÈQUE JACQUES MATARASSO 3E PARTIE
VENTE DU 27 FÉVRIER, PARIS (SALLE ROSSINI)
SVV ALDE

Alde, maison de ventes aux enchères spécialisée en livres et manuscrits et dirigée par le commissaire-priseur Jérôme Delcamp, procédera à la troisième et dernière vente de la bibliothèque Jacques Matarasso, éditeur, libraire et grand découvreur d’artistes tels que Klein, Arman, César…
Les fleurons de cette vente composée de plus de 450 ouvrages sont une édition originale de Volière (1963), publié à New York par Pierre Matisse, qui est un des 22 premiers exemplaires comportant un calligramme autographe monogrammée d’André Breton et un dessin original signé au crayon par Yves Tanguy, dans sa reliure citron orné de sept larges « T » en relief de Georges Leroux (est. 20 000 euros), et une édition originale limitée à 46 exemplaires de Nous avons (1958), édité à Alès par PAB. Il s’agit de l’exemplaire de René Char, avec un dessin aux crayons de couleur signé et dédicacé par Joan Miró, dans sa belle reliure multicolore de Leroux (est. 25 000 euros). À noter également, une édition originale de 125 du boulevard Saint-Germain (1923), publié à Paris par Collection Littérature. Il s’agit de l’exemplaire sur Hollande de Salvador et Gala Dalí portant un envoi autographe signé de Benjamin Péret et daté de 1932, ainsi qu’une dédicace signée Max Ernst, dans sa superbe reliure de Leroux (est. 15 000 euros). Relevons aussi une édition originale du Portrait d’Antonin Artaud (1968) d’Otto Hahn, édité à Paris par Le Soleil Noir, enrichi de quatre œuvres originales de Lucio Fontana, dans son emboîtage-sculpture signé Fontana (est. 2 000 euros), ainsi que Odor di Femina, livre-poubelle d’Arman in-folio, contenant sous Plexiglas des froissements d’Arman à partir de textes de Jacques Lepage (est. 1 500 euros, ill. ci-dessus).

Expert : Claude Oterelo
Estimation :  400 000 euros
Nombre de lots : 468

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DESIGN AUTRICHIEN
VENTE DU 29 FÉVRIER, VIENNE (AUTRICHE)
DOROTHEUM

Faire connaître le design autrichien moderne et d’après guerre à un public international, telle est l’ambition de la vente aux enchères de mobilier autrichien qui aura lieu à Vienne chez Dorotheum, le 29 février. Cette vente inclut la collection « Vienna Design Tradition », un fonds lancé en 2008 par plusieurs spécialistes du design (experts et antiquaires), tels Markus Pernhaupt, Dagmar Moser, Christof Stein, Renate et Patrick Kovacs, et Harald Bichler, qui ont acquis des œuvres provenant de différentes collections privées.

Dans une fourchette d’estimations très abordables, la sélection comprend des pièces de Josef Frank, un des pionniers du design fonctionnel, et de sa société Haus und Garten ; des créations architecturales d’Oswald Haerdtl, de Fritz Reichel, de Hugo George, de Roland Rainer et de Johannes Spalt, mais aussi des œuvres surprenantes des années 1950 par Julius Jirasek ou une série de meubles en « fil d’acier » par l’architecte Thomas Lauterbach. Seront aussi à l’honneur J.T. Kalmar (pour les luminaires), Carl Auböck et Karl Hagenauer, autres grands noms internationaux du design autrichien. Retenons un fauteuil orange (vers 1930) de Josef Frank produit pour les frères Thonet (est. 2 000 euros) ; une table roulante (vers 1935) d’Oswald Haerdtl (est. 4 000 euros) ; une table en bois par Carl Auböck qui est une pièce unique réalisée pour l’appartement de l’architecte Clemens Holzmeister (est. 7 000 euros), ou encore une armoire-meuble de télévision jaune (ill. ci-dessus) dessinée dans les années 1990 par la décoratrice d’intérieur et designer Anna Lülja-Praun pour une demeure privée suisse (est. 5 000 euros).

Expert : Gerti Draxler
Estimation :  400 000 euros
Nombre de lots : 168

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PEINTURES, SCULPTURES ET DESSINS AMÉRICAINS
VENTE DU 1ER MARS, NEW YORK
CHRISTIE’S

La peinture américaine, qui n’a pas été épargnée par la crise, avait subi une baisse de ses prix en 2008. Une vacation à venir, le 1er mars à New York chez Christie’s, donnera la tendance pour 2012. Point positif pour un marché avide de provenances : cette vente inclut la collection du Dr. Mark et Irene Kauffman, couple résidant en Floride qui a commencé dans les années 1980 à collectionner l’art américain du XXe siècle, en suivant les conseils de plusieurs grands directeurs de galeries d’art. Sur l’ensemble des 82 œuvres de leur collection, quelques pièces émergent. Grand observateur de la société américaine, Jack Levine s’impose avec la grande huile sur toile On the Block (1986-1992), représentant une scène de vente aux enchères dans un esprit satirique rappelant Honoré Daumier (est. 150 000 dollars, 113 000 euros). On y reconnaît Leo Castelli, Larry Fleischman, Andy Warhol, Edith Halpert et probablement, au marteau, Christopher Burge, célèbre commissaire-priseur de Christie’s.

Réalisée d’après une photographie prise par l’artiste, Hamilton Fish Park (1940), aquarelle et gouache sur papier signée Ben Shahn (est. 25 000 dollars), montre trois hommes assis sur un banc dans un New York miné par la Dépression. Artiste très engagé sur les sujets sociaux, Philip Evergood a peint en 1945 une satire de la guerre, The Quarantined Citadel (est. 40 000 dollars), tandis que dans le tableau There’ll be a Change in the Weather (1962) est dépeinte une scène de ségrégation à l’école (est. 30 000 dollars/ill. ci-dessus). Figure in Rotation (conçue en 1915), bronze de l’artiste américain cubiste Max Weber, est l’une des rares sculptures de la collection Kauffman (est. 200 000 dollars).

Expert : Eric P. Widing
Estimation : 3,7 à 5,6 millions de dollars (2,8 à 4,2 millions d’euros)
Nombre de lots : 210

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