Né à New York de parents ukrainiens, Robert Burawoy est arrivé à Paris à l’âge de quatre ans.
À quinze ans, on lui offre un livre sur les estampes japonaises qui va le fasciner. Un deuxième déclic arrive alors qu’il est élève de l’École Centrale. “J’ai fait un voyage de fin d’études au Japon. Cela a été le coup de foudre ; aucun pays n’était aussi différent de l’Europe que le Japon, qui fut fermé pendant longtemps, ce qui n’était pas le cas de la Chine. Pendant un mois, nous étions censés visiter des usines. En fait, j’étais plus intéressé par la découverte des temples.” À son retour, son père est décédé. Il reprend alors l’entreprise familiale, une usine d’industrie textile. Au début des années 1970, l’envie lui prend de pratiquer le kendo dont une discipline est l’iai-dô ou l’”art de dégainer le sabre”, qui le conduit à rechercher un vrai sabre ancien pour ses cours d’arts martiaux. “J’ai acheté une merveille du XIIIe siècle, une pièce beaucoup trop belle pour pratiquer. J’en ai ensuite trouvé un deuxième modèle, du XVIIe siècle, mais trop court pour le kendo. Le troisième était comme le premier, trop précieux. Le quatrième convenait, mais j’avais déjà une collection.” En 1975, alors que le local au rez-de-chaussée du studio qu’il loue dans l’île Saint-Louis se libère, Robert Burawoy décide d’en faire une galerie d’art. “Je présentais un peu de tout comme de l’art contemporain, des objets tibétains, des statuettes africaines...” Mais sa galerie végète. Elle évolue alors en galerie d’art d’Extrême-Orient, puis devient spécialisée en art du Japon. En 1977, une exposition qu’il organise sur les plus belles pièces d’armes et armures japonaises des collections françaises a énormément de retentissement. Il vend son usine en 1981, au moment où sa galerie commence à tourner. “J’ai ainsi petit à petit rétréci mon champ d’activité jusqu’aux armes et armures du Japon, strictement, en 1986.” Érudit en la matière, l’ancien ingénieur vient de terminer un doctorat d’histoire de l’art portant sur l’étude d’un traité sur les armes japonaises, avec mention et félicitations du jury. Qu’est devenu son premier sabre acheté il y a quelque trente années ? “Je viens juste de le revendre, car j’ai trouvé mieux. Mais c’était vraiment un chef-d’œuvre d’éblouissement, un des plus beaux que j’ai jamais eu de ma vie. J’ai reçu cette lame droit dans le cœur. Il fallait que cela soit très fort pour me détourner de ma route. À l’époque, son prix était déjà très élevé, mais avec le temps, c’était un très bon achat.
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Robert Burawoy
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°159 du 22 novembre 2002, avec le titre suivant : Robert Burawoy