Phillips serait dans une situation financière délicate

Une récente étude d’un cabinet comptable britannique révèle que la société Phillips, basée à Londres, fait face à une situation d' « incertitude matérielle » liée à de nombreuses dettes. Phillips, qui est l'une des trois plus grandes maisons de vente aux enchères au monde et possède des bureaux à New York, Londres et Hong Kong notamment, appartient à Leonid Fridlyand et Leonid Strunin, fondateurs de Mercury Group, le plus grand détaillant de produits de luxe de Russie. Les deux hommes, qui résident respectivement à Monaco et à Chypre, ne sont pas soumis aux sanctions occidentales.

Mais d’après le Guardian, le ciel s’obscurcit au-dessus de l’auctioneer. En effet, Phillips devra 109 millions d’euros à Mercury au cours de l'année prochaine, plus 65 millions supplémentaires à plus long terme, soit un total de 174 millions d’euros. Cette situation est partiellement compensée par le fait que Mercury doit en retour 68 millions d’euros à Phillips. Plus de 100 millions d’euros restent donc à trouver et la capacité des deux propriétaires russes à le faire est mise en doute par l’audit : le conflit entre la Russie et l'Ukraine est un risque possible pour la maison, tout comme des soupçons de blanchiment d'argent. Le Guardian relate ainsi que le siège de Mercury Group a été transféré dans les îles Vierges britanniques- un paradis fiscal- environ une semaine avant que la Russie n'envahisse l'Ukraine.

Des personnalités telles que l'artiste Anish Kapoor, lauréat du prix Turner, ont appelé au boycott de Phillips. Matthew Girling, ancien PDG de Bonhams, une maison de ventes aux enchères concurrente, a également déclaré que Phillips devrait être mise à l’index en raison de ses liens avec la Russie.

Phillips avait déclaré l'année dernière qu'elle ne craignait pas de difficultés financières en raison de la guerre en Ukraine, et a essayé de prendre ses distances avec la Russie. Son directeur général, Stephen Brooks, a publié une déclaration quatre jours après l'invasion qui appelait à « une cessation immédiate de toutes les hostilités ». Bien que saluée par certains, cette déclaration a été contestée par d'autres, qui ont demandé à Strunin et Fridlyand de faire connaître leur position claire sur la question.