Un nouveau rendez-vous des marchands parisiens d’arts premiers, en période creuse.
PARIS - C’était dans l’air. Pierre Moos, directeur du Parcours des mondes, avait évoqué en mai 2013 la possible création d’un deuxième événement au printemps. Le projet n’avait pas pu aboutir pour cause d’emploi du temps surchargé, mais aussi parce que les marchands parisiens redoutaient l’infrastructure très lourde que cela pouvait impliquer. Ces derniers se sont alors mis d’accord sur l’organisation d’un événement strictement parisien, sous l’impulsion d’Alain Bovis : « Les marchands voulaient faire quelque chose entre eux, à un moment de l’année où le calendrier est vide en matière d’art tribal. C’est bien qu’il se passe quelque chose tous les trois mois, entre Bruxelles et Paris [les deux places fortes]. »
À ceux qui demandent si ce n’est pas trop : Winter Bruneaf (janvier) et Bruneaf (juin) à Bruxelles, Paris Tribal et le Parcours des mondes à Paris, Lucas Ratton réplique qu’il s’agit de « quatre rendez-vous en tout dans l’année, dont deux à Paris ; et pour chaque salon, la clientèle est différente ». « Paris Tribal est un événement de quartier qui n’a pas vocation à s’ouvrir aux étrangers, ni pour ambition de concurrencer une quelconque foire internationale », indique de son côté Lucas Ratton, à l’attention de ceux qui craignent que la manifestation ne soit un Parcours des mondes-bis masqué. Les marchands bruxellois s’en voient aussi rassurés, même si, pour Didier Claes, « l’appétit vient en mangeant ! ». Ainsi, dans le but principal de dynamiser le marché parisien et donner aux collectionneurs une occasion de se rendre dans les galeries, vingt-six marchands ouvrent leurs portes du 3 au 6 avril.
Cuirasse Moro
Alain Bovis montre dans sa nouvelle galerie de la rue des Beaux-Arts une sélection de masques du monde, dont un masque Idimu, Lega, iconique avec le visage en forme de cœur, de la fin du XIXe-début XXe. La galerie Pascassio Manfredi organise une exposition intitulée « Tribal Fashion week », présentant des vêtements et accessoires tels des cuirasses, chapeaux et boucliers, « en matériaux primaires mais bien travaillés », explique la galeriste ; ils proviennent de l’Asie du Sud-Est mais aussi de Chine et d’Afrique. Y est mise en avant une cuirasse des Philippines, de l’ethnie Moro, portée par les pirates, en peau de buffle, de l’ancienne collection des Fine Arts Museums de San Francisco. La galerie Alain Lecomte propose quant à elle « Parures », dont un ensemble de bracelets d’Afrique noire du XIXe siècle, de l’ancienne collection Raoul Lehuard ; Anthony Meyer expose « L’utile et l’agréable », un assortiment d’objets fonctionnels comme un couteau muni de dents de requin, dans son fourreau d’origine (Micronésie). Lucas Ratton présente un visage Makondé (Mozambique), de l’ancienne collection Pierre Langlois ; la galerie Mermoz expose un personnage debout en serpentine, Teotihuacan (350-100 av. J.-C.), tandis qu’Olivier Castellano dévoile une nouvelle acquisition, un masque Dan (Côte d’Ivoire), de l’ancienne collection Pierre Vérité.
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« Paris Tribal », première édition
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Abonnez-vous dès 1 €Du 3 au 6 avril dans 26 galeries du quarÂtier Saint-Germain-des-Prés, Paris
www.paristribal.com
Légende photo
Masque Idimu, Lega, République démocratique du Congo, fin XIXe – début XXe siècle, bois, kaolin, 25 cm, galerie Alain Bovis, Paris. © Photo : Mathieu Ferrier.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°410 du 28 mars 2014, avec le titre suivant : « Paris Tribal », première édition