Pierre Moos - Parcours d’un homme

L’homme a pourtant collectionné de façon boulimique les affaires au même titre que les statues et les masques africains. De brillantes études commerciales, un passage d’une année au sein d’un magazine consacré à la vie politique et économique d’Afrique noire, puis l’immersion totale au Gabon et en Côte d’Ivoire vont former l’œil et le caractère du jeune homme. « Mais c’est plutôt par le cubisme que je suis arrivé à l’art africain », confie, avec une pointe d’humour, Pierre Moos. De retour à Paris en ce début des années 1960, le collectionneur en herbe achète des petites toiles cubistes de Picasso, des dessins de Lhote, lit beaucoup, et peu à peu tisse le lien entre les pièces « nègres » et l’art moderne. On connaît la suite… Quarante ans plus tard, l’homme possède l’une des plus belles collections d’art primitif. Car après l’Afrique, c’est au tour de l’Océanie d’avoir su capter ses regards. Il confie : « J’avais besoin de frotter mon œil à quelque chose de nouveau ». C’est cette même soif d’entreprendre qui l’a poussé à devenir le principal actionnaire de Tribal Art Magazine, de reprendre les rênes de « Parcours des Mondes », le salon consacré lui aussi exclusivement aux arts premiers, et d’acquérir, en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés, la magnifique librairie Fishbacher. Boulimique, vous avez dit ?