Foire & Salon

Paris Photo tient son rang

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 8 novembre 2018 - 447 mots

PARIS

Avec une offre large, dense et parfois inédite, la 22e édition de la foire qui s’est ouverte hier confirme son leadership.

Galerie Gagosian
Le stand de la galerie Gagosian à Paris Photo, le soir du vernissage - 8 novembre 2018
© photo Ludosane pour LeJournaldesArts.fr

Paris Photo n’a jamais été aussi fleuri. Entrées, rampes du grand escalier et balcon du salon d’honneur rivalisaient hier en décors floraux. La veille au soir la banque J.P. Morgan, partenaire officiel de la foire, avait célébré ses 150 ans au cours de sa traditionnelle soirée réservée à ses clients. Un discours du ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire avait ouvert les festivités. Vingt-quatre heures plus tard c’était au tour du ministre de la Culture Franck Riester de prendre la parole dans le salon d’honneur pour remettre les insignes de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres à Daidō Moriyama

Côté galeries et éditeurs, dans le foisonnement des propositions domine cette année, une fois n’est pas coutume, la représentation du corps, parfois malmené voire supplicié comme l’exécution de Ruth Snyder par électrocution le 12 janvier 1928 aux États-Unis (Françoise Paviot) ou les dernières mutilations d’Angela Brandys (Priska Pasquer). 

La création du secteur Curiosa et le thème choisi pour sa première édition de l’érotisme ne suffit pas à expliquer à elle seule cette tendance qui fait au demeurant une belle place au nu et aux revendications féministes des années 1970 avec en tête Annegret Soltau (Anita Beckers) ou Jo Ann Callis (Rose Gallery). Le corps manifeste s’exprime plus que jamais qu’il soit femme ou homme. 

La diversité des sujets, des techniques photographiques et des temporalités demeure toutefois une constante de Paris Photo avec son lot d’inédits et de méconnus que l’on glane de-ci de-là comme les merveilleuses photographies couleurs de Franck Horvat à New York (Fifty One), les autoportraits de Lee Friedlander jeune (Fraenkel), la vision de Lukas Hoffmann d’un mur à Berlin (Bertrand Grimont) ou le portrait de Bonnie durant sa cavale avec Clyde (Blau). Si le stand de Gagosian consacré à Andy Warhol et sa factory a fait son petit effet, comme ses prix (de 130 000 € à plus d’un million), d’autres stands se font le porte-voix de travaux à découvrir ou à redécouvrir comme ceux sur le paysage de Jorma Puranen (Purdy Hicks) ou sur les fleurs de Marie-Jo Lafontaine (Caroline Smulders). 

Parcourir Paris Photo c’est apprendre aussi que Raymond Depardon est désormais représenté par la très prestigieuse Hamiltons Gallery et que les prix de ses photographies s’étagent selon le format entre 4 000 et 10 000 € ; que la photographie la plus ancienne exposée est une image de William Henry Fox Talbot de 1839 vendue à 450 000 € chez Hans P. Kraus JR., que la couleur ou le noir et blanc ne sont plus en concurrence, ni les formats.

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