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Paris : l’actionniste et les Indiens

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1994 - 677 mots

Il est naturel de commencer par annoncer l’ouverture d’une nouvelle galerie, la galerie Portal, déjà établie à Londres et qui aura désormais pignon sur rue à Paris (25, rue Montpensier).

Pour sa première exposition, y seront présentés jusqu’au 17 décembre des peintres plus ou moins populaires Outre-Manche et inconnus ici, comme Lizzie Riches, Haydn Cornner, Beryl Cook, Jane Lewis et Terry Clark. Beryl Cook, apprend-t-on, a imposé dans le monde entier "son univers particulier de dames volumineuses". La galerie Praz-Delavallade (10, rue Saint-Sabin), qui a maintenant quelques bonnes années d’existence et des options toutes différentes, offre une exposition collective intitulée "Diary", ce qui n’est sans doute pas tout à fait l’équivalent de "journal intime", avec des artistes comme Basserode, Blaussyld, Andrea Busto, Fabrice Hybert, Yvan Salomone, Jeffrey Vallance (du 3 décembre au 28 janvier).

À l’enseigne de la "Nature", peintures et sculptures à la galerie Zürcher (56, rue Chapon) jusqu’au 23 décembre, où l’on pourra découvrir Akos Birkas, Vincenta Creuzeau, Marc Desgrandchamps, Frédérique Lucien, Clémence Van Lunen et Wan Keping. Dans un tout autre genre, et il s’agit d’un autre genre de découverte cette fois, l’art des Indiens des plaines, autrement dit les Peaux-Rouges, datant d’avant 1880 et le mercantilisme effréné dont il fit ensuite l’objet, sera exposé jusqu’au 15 janvier de l’autre côté de la Seine, à la galerie Jean-Jacques Dutko (13, rue Bonaparte).

Enfin, une autre exposition fera un "Éloge de la main ", associant photographies et nouvelles technologies à la galerie Bouqueret Lebon (69, rue de Turenne, jusqu’au 24 décembre) avec, entre autres, Appelt, Chevalier, Kollar, Man Ray, Paterson, Schall, Zuber.

Jean-Loup Trassard rendra seul un hommage aux "derniers agriculteurs" à la galerie Barbier-Beltz (7/8, rue Pecquay, jusqu’au 24 décembre), dans le cadre de la manifestation "Livres/objets et papiers d’artistes" qui a lieu simultanément dans plusieurs galeries, tandis que le premier Salon international du livre d’artiste se tiendra les 2, 3 et 4 décembre à l’hôtel Intercontinental (3, rue de Castiglione), à l’intiative de Florence Loewy. Virtuels, cette fois, et linguistiques pourtant, les travaux de l’Américaine Nancy Dwyer à la galerie Renos Xippas (108, rue Vieille-du-Temple, jusqu’au 14 janvier).

Ceux d’Hermann Nitsch, l’une des figures de proue de l’Actionnisme viennois, n’eurent rien de virtuel, dans un premier temps, puisque c’est le sang des animaux éventrés en public qui lui donnait l’occasion de peindre. Il lui en est resté une inspiration dont on verra les effets récents à la galerie Dambier-Masset (5, rue des Beaux-Arts, du 8 décembre au 28 janvier). Helmut Dorner n’a jamais usé de semblables procédés pour retrouver, avec talent, désinvolture et sérénité, les voies de la peinture dans les années quatre-vingt. Deux expositions simultanées présenteront ses derniers tableaux, l’une à la galerie Nelson (40, rue Quincampoix), et l’autre à la galerie Philippe Casini (13, rue Chapon) aux mêmes dates. Jusqu’ici, José Maria Sicilia était plus familier des galeries et des musées "d’avant-garde".

On le retrouve aujourd’hui à la galerie Berggruen (70, rue de l’Université, du 3 décembre au 14 janvier), avec deux séries d’estampes réalisées en étroite collaboration avec l’atelier lithographique de Michæl Woolworth. Même constat pour Hervé Di Rosa, ex-héros de la "figuration libre", qui a confié le destin de ses bandes dessinées mondiales, empreintes d’un beau souci du tiers-monde, à la galerie Louis Carré (10, avenue de Messine, jusqu’au 17 décembre).

Japonaise, Leiko Ikemura vit entre Cologne et Berlin, et les thèmes de ses travaux en céramique "soudent l’interespace entre le connu et l’inconnu", comme quoi, tout est possible pour qui sait s’y prendre. La galerie Karsten Greve (5, rue Debelleyme, jusqu’au 21 janvier), qui a une nette prédilection pour les céramistes contemporains, permettra au public parisien de juger sur pièces pour la première fois.

Mentionnons, pour terminer, les expositions de Dominique Figarella à la galerie Météo (4, rue Saint-Nicolas, jusqu’au 23 décembre), d’Itstvan Balogh à la galerie le Sous-sol (12, rue du Petit-Musc, jusqu’au 24 décembre), d’Anne-Marie Jugnet à la galerie Froment-Putman (33, rue Charlot, jusqu’au 7 janvier), de Robert Barry et Haim Steinbach, présentés en duo à la galerie Yvon Lambert (108, rue Vieille-du-Temple, jusqu’au 24 décembre).

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°9 du 1 décembre 1994, avec le titre suivant : Paris : l’actionniste et les Indiens

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