Fort de ses succès en matière de ventes napoléoniennes, Jean-Pierre Osenat s’installe dans une salle des ventes nouvelle génération : un lieu prestigieux et adapté aux ventes en ligne.
FONTAINEBLEAU - n Après trente-cinq ans passés au 5, rue Royale à Fontainebleau, la maison de ventes Osenat déménage dix mètres plus loin, à l’hôtel d’Albe et profite pour changer de concept.
Depuis 2011, l’OVV a doublé son chiffre d’affaires, passant de 9 à 18 millions d’euros (hors commissions) en 2015, selon les chiffres du CVV (Conseil des ventes volontaires). Elle est classée onzième sur les vingt premiers opérateurs français. Les succès répétés des ventes Empire, comme celle de novembre 2014 avec la dispersion pour 10 millions d’euros de la collection du musée napoléonien du Palais de Monaco, mais aussi d’autres ventes, comme celle de Bonnard en 2015 (5,5 milions d’euros) ont renforcé son activité.
Conforté dans sa position, mais aussi parce que le propriétaire du bâtiment actuel souhaite le récupérer, le commissaire-priseur a sauté le pas lorsqu’on lui a proposé d’acquérir l’hôtel d’Albe, propriété des Écoles d’art américaines qui louaient l’espace à l’office du tourisme installé depuis au château. « Au départ, j’ai hésité, puis l’idée est venue de faire une salle des ventes différente. Une salle des ventes de demain », explique Jean-Pierre Osenat. Alors il s’est résolu à abandonner sa salle créée il y a trente-cinq ans, un espace gigantesque pouvant accueillir 300 à 400 personnes, dont de nombreux particuliers et un gros volume de marchandises (300 à 400 objets sont vendus par semaine). À première vue, le nouveau lieu ne semble pas vraiment adapté à l’activité de l’opérateur. « À l’époque, je voulais une salle de spectacle, avec un plateau tournant et un balcon. Mais c’est un concept obsolète de nos jours. Les choses ont changé. Avant, les gens n’imaginaient pas acheter sans avoir vu l’objet. Aujourd’hui, le public se déplace moins et avec Internet, nous vendons 70 % de nos objets à l’étranger. Le lieu et l’espace de vente ne sont plus déterminants ».
Vendre avec son temps
En effet, depuis quelques années, le marché de l’art a entrepris sa mutation numérique. Les ventes sur Internet atteignent 4,1 milliards d’euros en 2015, avec une progression de 7 % d’année en année, selon le rapport Tefaf. Si les ventes de l’OVV Osenat sont relayées sur Internet depuis un certain temps déjà, le commissaire-priseur sait qu’il reste de nombreux défis à relever, et en priorité la confiance. « L’acheteur doit faire confiance,alors qu’il n’a pu examiner de visu l’œuvre. La vente en elle-même doit être à la hauteur, ce qui n’est pas le cas avec Drouot live par exemple, où il n’y a qu’une caméra. La sonorisation et l’image sont primordiaux. Nous avons donc lancé trois idées majeures : un lieu d’exposition luxueux, le développement d’un service d’expédition et de stockage des objets et des ventes privilégiant le net. L’hôtel d’Albe est le lieu parfait pour cette nouvelle manière de vendre », explique Jean-Pierre Osenat. Aussi, le bâtiment principal de 660 m2 sur quatre étages accueille une grande salle d’exposition et d’autres plus petites ainsi que les bureaux. Quant à la salle des ventes, elle se situe au fond du jardin, dans l’orangerie. Beaucoup plus petite que l’ancienne salle (120 à 130 personnes), sa conception est ultramoderne : quatre écrans et trois caméras qui filment en continu la tribune du commissaire-priseur, celle de l’expert ou encore les téléphones, tandis que les objets seront désormais présentés sur vidéo. La vente est également retransmise dans une petite salle de cinéma située dans l’hôtel pour ceux qui ne souhaitent pas assister physiquement à la vente. Nathalie Crinière, choisie également pour réaliser la scénographie de la prochaine Biennale des antiquaires, est l’architecte d’intérieur qui a repensé l’espace en conservant le code couleur rouge et blanc qui a necessité pas moins d’un an de travaux. Les caves de l’hôtel ont également été soigneusement aménagées en réserves, « pour une mise en valeur des objets », précise le nouveau maître des lieux.
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Osenat mise sur Internet dans un nouvel écrin
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Abonnez-vous dès 1 €9 rue Royale à Fontainebleau, www.osenat.fr, vente inaugurale le 30 avril.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°456 du 29 avril 2016, avec le titre suivant : Osenat mise sur Internet dans un nouvel écrin