Michel Vandermeersch, antiquaire parisien spécialiste de la faïence ancienne est responsable du comité d’organisation du Salon du Collectionneur.
À quoi va ressembler le prochain Salon du Collectionneur ?
La troisième édition aura lieu du 15 au 23 septembre au Grand Palais. Nous disposons de 3 700 m2 répartis en quelque cent vingt stands, soit une vingtaine d’exposants en plus que la précédente édition au Carrousel du Louvre. C’est aussi davantage de participants par rapport à la Biennale des Antiquaires qui comptait en septembre dernier une centaine d’emplacements au Grand Palais. Depuis son origine, le Salon du Collectionneur est organisé par domaines de collection. L’aile droite du Grand Palais sera occupée par un groupe de marchands spécialisés en céramique et arts du feu, suivi d’un secteur consacré aux meubles et objets d’arts et, enfin, seront réunis l’archéologie, les arts asiatiques et primitifs, sans oublier les souvenirs historiques. Dans l’aile gauche, on trouvera l’argenterie et les bijoux ; les sculptures et les tableaux anciens et modernes. L’espace central face à l’entrée regroupera une dizaine de grands stands où chaque spécialité sera représentée.
Le salon du Collectionneur a été taxé de « salon des refusés de la Biennale ». Comment comptez-vous casser cette image ?
Cela n’a pas de sens de dire aujourd’hui qu’il est le salon des refusés. Cette édition compte au minimum 30 % d’antiquaires exposant à la Biennale, ce qui n’était pas le cas il y a deux ans. C’est vrai que le Grand Palais nous a ouvert des portes. Nous accueillons aussi près d’un tiers de marchands étrangers.
Le secteur « Mobilier et objets d’art » était jusqu’alors le parent pauvre du salon. Allez-vous faire entrer plus de marchands spécialisés dans le XXe siècle pour le renforcer ?
Nous avons quelques exposants en XXe siècle qui seront mélangés au mobilier ancien. Mais, j’ai surtout tenu à soutenir le domaine des meubles et objets d’art des XVIIe et XVIIIe siècles, une spécificité bien française. Elle a besoin d’encouragements en ce moment. La spécialité était à mon avis trop peu représentée et peu visible à la Biennale. Pour y remédier, les galeries Steinitz, Gismondi, Monluc, Bellou, Lévy-Alban, entre autres, nous prêtent main-forte.
N’est-ce pas opposé à la tendance actuelle : on dit le XVIIIe passé de mode et le XXe en plein essor ?
C’est bien de suivre la mode, mais nous avons une grande spécialité française à défendre. Je souhaite qu’elle soit plus visible. Plus on l’exposera, plus on en parlera.
Qu’en est-il de la présentation générale du salon ?
Il n’est pas question de faire un grand décor show off, même si pour le mobilier, c’est important de faire un peu de déco. Je souhaite voir avant tout des professionnels exposant de bons objets correctement présentés, pour le sérieux du salon.
Qu’avez-vous prévu en terme d’animations ?
Nous avons passé un accord avec Les Grands Ateliers de France, corps de métier complémentaire à notre profession. Ces artisans du grand luxe installés sur huit stands feront une démonstration quotidienne de leur savoir-faire. Par ailleurs, nous avons un projet de partenariat avec la firme Citroën pour une exposition de voitures anciennes de la marque (et aussi un « concept car ») sous la mezzanine ceinturant le Grand Palais, entre les poteaux qui ont posé tant de problèmes au moment de la Biennale. Citroën a toujours été le « partenaire des antiquaires » parce que nous avons tous eu soit des breaks soit des camionnettes dont le fameux « Tube ». Une dizaine de véhicules Citroën (des C6, C5 et Picasso) seront aussi mis à disposition pour notre clientèle VIP.
Quel avenir pour le Salon du Collectionneur ?
Cette 3e édition va commencer à marquer les esprits. Cette année est une étape clé pour la pérennisation de l’événement. À l’origine, une partie du conseil d’administration du SNA (Syndicat National des Antiquaires) était contre cette initiative. Aujourd’hui, ces querelles internes sont passées et dépassées. Je crois que l’on peut voir le Salon du Collectionneur comme un tremplin pour les marchands qui montent. Il est le salon des antiquaires sérieux.
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Michel Vandermeersch
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°256 du 30 mars 2007, avec le titre suivant : Michel Vandermeersch