BOGOTA / COLOMBIE
La directrice de la foire colombienne qui vient de fermer ses portes explique les changements qu’elle a apportés depuis son arrivée.
Comment s’est passé cette dernière édition ?
Très bien ! Lorsque je suis arrivée en mai 2012, la foire était déjà très sélective et commençait seulement à s’ouvrir aux galeries étrangères. Une de mes contributions aura été de renforcer la programmation en densifiant les sections existantes et en en créant de nouvelles. Si j’ai lancé Referentes, afin de mettre en avant l’art moderne des années 1950-1980, j’ai donné à Projectos un cadre, une direction, veillant à ce qu’un thème lui soit attribué chaque année. La présence croissante de galeries étrangères – vingt sur soixante-dix cette année – attire un public de plus en plus large.
Pourquoi le nombre d’exposants est-il limité à une soixantaine ?
Soixante-dix cette année ! Je plaisante. Ce quota, mûrement réfléchi, nous permet de nous concentrer sur le contenu de la foire, que nous espérons ainsi de qualité.
Outre ce plafond, qu’est-ce qui fait l’originalité d’ARTBO ?
Une forte concentration de galeries colombiennes et une inclinaison affichée pour des artistes émergents, voire autodidactes. ARTBO n’est pas qu’une plateforme commerciale. La section Artecámara est réservée à des créateurs peu représentés et à des galeries indépendantes, pour la plupart gérées par des artistes. Nous avons reçu pas moins de quinze mille demandes cette année. Une trentaine ont été retenus, dont 70 % de femmes, un ratio à même de séduire cette génération d’ultra-connectés, habitués aux égalités pour lesquelles on se battait encore il y a peu.
Quel est l’acheteur type à ARTBO ?
La Colombie n’était pas un pays de collectionneurs avant ces quinze dernières années. Beaucoup venaient d’Europe et d’Amérique. ARTBO a montré la voie et donné envie aux jeunes Colombiens, nés dans un contexte politique moins pesant, d’acheter de l’art.
Des institutionnels aussi ?
Oui par exemple le Centre Pompidou qui est venu en éclaireur, étudier le marché colombien, en présence d’une quinzaine de collectionneurs qui, je l’espère, ont apprécié le contenu de nos stands.
Quels sont vos projets ?
Je suis très satisfaite de nos avancées, car je ne suis pas seule ; je reçois le soutien de toute une équipe. L’impact d’ARTBO sur Bogotá est évident. Quantité d’événements culturels se greffent désormais sur la foire. Le nombre de galeries dans la ville a triplé depuis son inauguration. Cela dit, on peut toujours mieux faire ; je compte continuer à ouvrir la foire à l’international, et à en enrichir la programmation, en créant éventuellement de nouvelles sections, sans pour autant augmenter le nombre de galeries invitées.
Vous êtes la fille du vingt-huitième président de la Colombie. Pourquoi avez-vous entrepris une carrière dans l’art ?
J’ai grandi entourée d’œuvres d’art, chez moi, ou en fréquentant galeries et musées depuis mon plus jeune âge. Aussi ne me suis-je jamais demandé si je devais ou comment je pourrais allier ma passion à ma profession. Cela coulait de source. Il n’y avait pas de question à se poser. J’ai étudié l’histoire de l’art à l’université, où s’est renforcé mon intérêt pour les grands noms du XXe siècle, parmi lesquels Mark Rothko que j’affectionne particulièrement, puis pour les productions de notre époque.
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María Paz Gaviria : « ARTBO n’est pas qu’une plateforme commerciale »
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