Un nouvel auctioneer spécialisé dans le marché des tableaux russes a organisé sa première vente à Londres.
LONDRES - Alors que les traditionnelles ventes de tableaux russes viennent d’avoir lieu à Londres chez les deux sociétés de ventes Christie’s et Sotheby’s, les 30 novembre et 1er décembre, une nouvelle maison s’est insérée dans le calendrier automnal pour le lancement de sa vente inaugurale le 30 novembre. La maison a pour nom « MacDougall’s Auction » et les propriétaires en sont William MacDougall et Catherine MacDougall. Lui est anglais d’origine russe, sa femme est russe. Après une campagne publicitaire à Londres et à Moscou pour informer les collectionneurs de leur existence, les employés de MacDougall ont passé deux jours à distribuer des catalogues devant la porte de Christie’s et Sotheby’s pour mieux se faire connaître auprès des amateurs. « Nous sommes spécialisés en art russe et nous pensons qu’il y a assez de place pour une autre maison de ventes sur le marché londonien. Cette année, il y a seulement eu trois autres ventes d’art russe à Londres (deux chez Sotheby’s et une chez Christie’s), alors un peu plus de compétition ne peut pas faire de mal », soutient William MacDougall.
Les acheteurs européens et américains s’intéressent à l’art russe depuis peu de temps. Mais les collectionneurs russes, les nouveaux milliardaires venus du froid, ont souvent le dernier mot en vente publique.
Pluie de records
En mai 2004, chez Sotheby’s, 9 lots sur les 10 plus grosses enchères ont été emportés par des Russes, et, dans la vente du 1er décembre, ils étaient encore 8 à figurer au classement du Top ten. Chez Christie’s, la participation russe est évaluée à 30 % des achats londoniens. Le marché de l’art russe, qui a commencé à frémir il y a six ans, atteint à présent un niveau de prix inégalé avec une pluie de records à chaque session.
Sotheby’s a engrangé 9,2 millions de livres sterling (13,2 millions d’euros) pour sa vente d’art russe du 1er décembre, et Christie’s a enregistré 12,1 millions de livres (17,3 millions d’euros) de transactions (dont 9,2 millions de livres rien qu’en tableaux, soit 13,2 millions d’euros) pour sa performance du 30 novembre, avec à la clé un nouveau record mondial de 1,125 million de livres (1,6 million d’euros) pour une peinture russe, St. Isaac’s on a Frosty Day, par Ivan Konstantinovich Aivazovskii (1817-1900). « Les tableaux russes étaient sous-cotés. Ils reviennent à un niveau normal, rien de déraisonnable par rapport à l’art d’autres pays, tempère Alexis de Tiesenhausen, directeur du département d’art russe chez Christie’s, qui refuse de parler de spéculation. Les collectionneurs savent ce qu’ils veulent et achètent avec discernement ; il ne suffit pas qu’un tableau soit animé d’une troïka sur fond de paysage enneigé pour susciter l’intérêt. Et puis les collectionneurs gardent leurs achats. D’ailleurs, ceux qui ont acquis les œuvres dans les années 1988-1989, période où le marché était assez fort, ne les ont toujours pas revendues. Pourtant, je peux vous assurer que leurs prix seraient aujourd’hui dépassés ! » Alors que les ventes d’art russe se multiplient en Europe, récemment à Helsinki et à Stockholm, Londres reste la place de prédilection pour les tableaux. La maison MacDougall, aux dires de ses concurrents, semble avoir un œil fiable dans ce domaine et sa vente inaugurale a constitué un bon début. « Nous avons vendu 41 % de nos lots pour environ 200 000 livres (près de 300 000 euros). Nous pensons que, pour une première vente, c’est un succès. Nous avons prévu au moins deux autres vacations en 2005 pour lesquelles nous avons déjà réuni des œuvres, commente William MacDougall. En plus des peintres classiques russes comme Repin, nous avons une bonne représentation de l’école de Paris, à savoir des peintres nés en Russie venus à Paris dans les années 1920. »
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MacDougall rentre dans l’arène
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°205 du 17 décembre 2004, avec le titre suivant : MacDougall rentre dans l’arène