LUXEMBOURG
La 7e foire d’art contemporain de Luxembourg est restée à taille humaine malgré une sélection légèrement étoffée de galeries européennes. Un rendez-vous qui compte désormais dans le calendrier des foires internationales.
Luxembourg. Nouvel emplacement, nombre d’exposants à la hausse, entrée raisonnablement payante : cette 7e édition de Luxembourg Art Week (après une édition 2020 uniquement en ligne) était marquée par plusieurs changements. La petite foire luxembourgeoise fondée par le galeriste Alex Reding a bien affiné sa formule. Celle-ci repose sur une sélection resserrée de galeries européennes et un public local fidèle à ce rendez-vous annuel avec, selon les organisateurs, 15 000 visiteurs enregistrés en quatre jours.
À mi-chemin entre le centre-ville et les nouveaux quartiers, la foire s’est installée dans une structure éphémère de 5 000 m2 qui bénéficiait en journée d’un agréable éclairage naturel. Lancée en 2015 avec une vingtaine de stands, la manifestation a bien grandi : elle comptait cette année environ quatre-vingts participants, répartis sur trois secteurs. La quarantaine de marchands du secteur principal réunissait environ un quart de galeries locales, un quart de galeries françaises, un quart d’allemandes, et un quart de belges.
Outre Ceysson & Bénétière qui possède un espace à Wandhaff, les galeries habituées des foires internationales telles que Lelong & Co ou la Galerie Danysz, étaient principalement parisiennes. « Nous participons à la foire depuis sa création, nous avions déjà une clientèle luxembourgeoise qu’elle nous permet de retrouver chaque année », assurait la galerie Lelong & Co, dont les meilleures ventes ont notamment concerné un grand format de Jan Voss (60 000 €), des dessins et sculptures de David Nash (de 4 500 à 20 000 €), ainsi qu’une peinture et des œuvres sur papier de Fabienne Verdier.
Autre pilier historique depuis 2016, la Patinoire Royale (Bruxelles) était aussi présente hors les murs avec l’installation sur le rond-point Robert-Schuman de la sculpture monumentale Té Danzante de Joana Vasconcelos. « C’est notre sixième participation, expliquait Constantin Charriot, le directeur de la galerie. La foire, en passant d’une échelle locale à une échelle européenne, s’est vraiment professionnalisée et elle offre aujourd’hui un rapport coût/chiffre d’affaires imbattable : nous sommes assurés de rentrer dans nos frais et nous vendons bien. » Cette équation a convaincu des galeries parisiennes telles que Laurent Godin ou la galerie ETC de venir cette année, participant à la bonne qualité d’ensemble de la manifestation.
Le public, essentiellement local, est peu féru d’art contemporain et très décomplexé. On pourra s’étonner du peu de succès rencontré par les monotypes de John Chamberlain et les lithographies de Christo, présentées à des prix pourtant raisonnables sur le stand du Luxembourgeois Frédéric Hessler (entre 10 000 et 12 000 €). De même que sur le stand du Nancéen Hervé Bize, les œuvres sur papier de François Morellet (dessins, collages, sérigraphies, de 14 000 à 40 000 €) n’ont suscité que peu d’intérêt – les visiteurs semblant ne pas être familiers avec le travail de l’artiste.
La foire n’a pas non plus enregistré de record : la vente pour 650 000 euros du grand tableau de Simon Hantaï (Blanc, 1974) sur le stand de Frédéric Hessler avait été préparée bien en amont. Cependant le Grand-Duché est un pays riche, dont l’économie est en grande partie alimentée par l’activité financière et sa population dispose d’un fort pouvoir d’achat. Plusieurs banques sont d’ailleurs officiellement sponsors de la foire qui est également soutenue par le ministère de la Culture pour son secteur prospectif « Take Off ». Ce dernier, consacré à une sélection de galeries représentant des artistes émergents, comptait vingt-huit stands de qualité inégale parmi lesquels on remarquait celui de la Parisienne Anne Barrault et de la marseillaise Double V Gallery.
Cette édition 2021 inaugurait également un espace consacré cette année à sept marchands bruxellois, dont la jeune galerie Felix Frachon qui mettait notamment en avant les dessins et cyanotypes de B.Ajay Sharma.
Enfin, AW3D [Art Week 3D], plateforme numérique lancée en 2020 comprenant des visites virtuelles ainsi qu’un catalogue en ligne, a été reconduite avec pour ambition d’offrir un relais international à l’événement physique, qui a désormais trouvé sa place dans le calendrier des foires.
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Luxembourg Art Week a trouvé sa formule
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°578 du 26 novembre 2021, avec le titre suivant : Luxembourg Art Week a trouvé sa formule