Alex Reding : « Luxembourg Art Week est un événement régional avec des acteurs internationaux »

Alex Reding : Deux constats nous ont guidés. Nous sommes situés à égale distance de deux foires majeures : Tefaf à Maastricht et Art Basel à Bâle, soit à la frontière des cultures latines et germaniques. Et les grands événements nationaux sont en mutation : soit ils deviennent internationaux (Art Basel Paris), soit ils deviennent régionaux. Nous avons décidé dès le départ que nous resterions un événement régional avec des acteurs internationaux. Notre avantage est géographique : Paris, Bruxelles, Düsseldorf, Cologne et Francfort sont à deux heures. La proximité avec des métropoles permet à notre foire d’attirer des exposants de très haute qualité, avec une facilité logistique qui participe à la convivialité reconnue de la manifestation.

A.R. : Je ne crois pas. Nous avons la juste taille pour un pays comme le Luxembourg. Nous avons commencé par 20 galeries et 6 000 visiteurs. Aujourd’hui, nous accueillons 20 000 personnes, avec un public d’amateurs et de collectionneurs qui a un bon pouvoir d’achat, et qui est resté assez large. Je pense que nous avons trouvé le bon équilibre entre l’offre et la demande.

A.R. : La création est florissante, mais je ressens de plus en plus chez les créateurs une routine dans l’exécution qui a tendance à uniformiser les travaux. Le marché doit encore plus agir comme un filtre. Les réseaux sociaux ont accéléré les mécanismes d’éclosion des artistes, parfois à leur détriment, car la rapidité d’émergence n’est pas une garantie de longévité. On assiste aujourd’hui à un rééquilibrage de ce qui était sous-représenté, comme la création féminine ou celle des artistes africains, et aussi à un retour à l’objet. Mais je crois que les tendances majeures sont moins artistiques que sociétales.