Londres vise 200 millions de livres

C’est le cas de ce majestueux et sensuel portrait réalisé par Pablo Picasso, Femme assise près d’une fenêtre (1932), représentant sa muse Marie-Thérèse Walter (estimé 25 à 35 millions de livres, soit 29,7 à 41,6 millions d’euros). Ou encore Liebespaar (Selbstdarstellung mit Wally), une exquise gouache sur papier provenant du Leopold Museum de Vienne, où Egon Schiele se met en scène avec sa compagne Wally Neuzil (est. 6,5 à 8,5 millions de livres).

À côté de ces icônes de l’art moderne, la maison de ventes présente un des sujets impressionnistes le plus célébré, les nénuphars à Giverny, au travers d’un monumental Nymphéas avec reflets de hautes herbes, 1914-1917, par Claude Monet, jamais présenté aux enchères (est. 12 à 18 millions de livres, soit 14,2 à 21,4 millions d’euros ).

Au cœur de la vente, deux grandes collections sont offertes. La première est celle de Miriam et Ira D. Wallach qui comporte plusieurs œuvres de Joan Miró dont Femme rêvant de l’évasion, 1945 (est. 8 à 12 millions de livres). La seconde est une collection anglaise d’art impressionniste français du feu comte de Jersey. Claude Monet (Le Givre à Giverny, estimé 4 à 6 millions de livres), Alfred Sisley, Camille Pissarro figurent donc au catalogue. Puis viennent les vingt lots de la vente d’art surréaliste organisée dans la foulée, dont l’estimation la plus élevée est donnée à Joan Miró pour Le fermier et son épouse, 1936. Estimé 5,5 à 7,5 millions de livres (6,5 à 8,9 millions d’euros), ce tableau a appartenu à Billy Wilder, le célèbre réalisateur de films américain.

Christie’s mise sur Modigliani
Christie’s met en vente 37 lots le 6 février au soir, et s’attend tout de même à récolter 67,5 à 100 millions de livres (80,2 à 118,9 millions d’euros). Le lot le plus attendu est très certainement une huile sur toile d’Amadeo Modigliani (1884-1920), Jeanne Hébuterne (au chapeau), (1919), un des portraits élégants et lyriques très appréciés qu’il a réalisé de sa muse et compagne (est. 16 à 22 millions de livres, soit 19 à 26 millions d’euros). Ce portrait plein de grâce et d’équilibre qu’accentue la douce ondulation du corps « est un tableau évidemment beau, évidemment de qualité, en parfait état, un tableau qui pourrait intéresser n’importe quel musée », commente Olivier Camu, expert de la maison de ventes. Passé en vente à Londres en juin 2006, ce tableau avait atteint 18 millions de livres.

Modigliani a peint peu de tableaux durant sa courte vie et sa rareté sur le marché en fait un réel atout.
Une huile sur toile de Pierre-Auguste Renoir, L’ombrelle, 1878, estimée 4 à 7 millions de livres, devrait également intéresser les amateurs. « C’est un magnifique tableau impressionniste. Il n’y a pas beaucoup des Renoir de cette qualité-là, ça devient très rare sur le marché », précise Olivier Camu. À la suite de cette vacation, Christie’s organise sa vente dédiée au surréalisme, « The Art of the Surreal », qui regroupe 41 lots pour une estimation de 31 à 47 millions de livres. Le lot phare est L’échelle de l’évasion, 1939, de Joan Miró, œuvre pivot avant la fameuse série des « Constellations » réalisée entre 1939 et 1941 (est. 5 à 8 millions de livres). Un remarquable ensemble de neuf œuvres de René Magritte est également présenté, dont l’estimation la plus forte est portée par Le plagiat, 1940 (est. 2 à 3 millions de livres), une méditation sur la nature, la beauté et le mystère.