Les quatre vacations de textiles des 29 et 30 avril à Drouot ont vu la dispersion quasi complète des collections Hamot, composées surtout de soieries anciennes.
PARIS - La vente des collections Hamot s’est déroulée les 29 et 30 avril à Drouot sous le marteau d’Olivier Coutau-Bégarie, qui avait la difficile mission de disperser des fonds d’étoffes accumulés par une dynastie de marchands parisiens remontant au XVIIIe siècle, soit quelque 5 000 pièces du XVe au XXe siècle réparties en 600 lots. La vente a rapporté près d’un million d’euros, le double des estimations, qui étaient plus que modestes. Seuls six lots sont demeurés invendus. “En temps de grande crise, c’était une gageure de mettre des milliers de modèles sur le marché. Mais le pari a été tenu”, a commenté l’expert Xavier Petitcol. Les décorateurs, maisons de coutures et musées se sont disputé les plus beaux morceaux. Les meilleurs prix ont été obtenus par : un ensemble très décoratif de quatre panneaux peints des “Mois grotesques” d’après Claude Audran pour la Chambre du dauphin à Meudon, qui s’est envolé à 14 300 euros contre une estimation de 2 000 euros ; un grand recueil contenant 73 maquettes aquarellées de tapis de pieds d’après des modèles Louis XIV à Louis-Philippe, adjugé 13 105 euros ; la tenture dite “de Stanislas Leczinski” d’après Philippe de Lasalle emportée pour 9 770 euros, ou celle commandée au Garde-Meuble impérial pour le troisième grand Salon de l’Impératrice au palais de Versailles, cédée pour 6 910 euros.
Du côté des institutions, des livres rares sur le textile ont été acquis par la bibliothèque Forney. L’État a fait usage de son droit de préemption à six reprises, au bénéfice du Musée de la mode et du textile (UCAD), la principale collection publique de la capitale dans ce domaine. “Le choix du conservateur s’est focalisé sur les productions les plus novatrices de la soierie lyonnaise au XIXe siècle, non représentées dans les collections nationales”, précise l’expert. Une brocatelle néogothique à dessin d’ogives et de quadrilobes, un lampas à grand dessin mauresque, de Lemire, à Lyon, en 1860, et un lampas orné d’un bouquet en grisaille d’un réalisme photographique, ont ainsi été préemptés entre 1 900 et 5 000 euros. Publié en couverture du catalogue, un lampas néogothique réalisé par le très grand fabricant lyonnais Lemire, à partir d’un dessin de Viollet-le-Duc, est parti à 4 300 euros, un prix cadeau pour une pièce de musée destinée initialement à l’Exposition universelle de Paris, en 1855.
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L’étoffe des héros
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°171 du 16 mai 2003, avec le titre suivant : L’étoffe des héros