Organisé à l’instigation de la Chambre syndicale de l’estampe, du dessin et du tableau, le premier Salon international de l’estampe de Paris aura lieu du 23 au 25 mars à l’Espace Auteuil. Rassemblant plus de 30 exposants, la manifestation entend bien rappeler la place majeure occupée par le patrimoine français dans ce domaine artistique trop souvent négligé.
PARIS - Depuis plus de deux ans, la Chambre syndicale de l’estampe, du dessin et du tableau formule le projet d’un salon parisien consacré à l’estampe. À l’échelle internationale, plusieurs foires importantes, notamment les Print Fair de Londres et de New York, dominent la plus grande partie de ce marché bien spécifique. “Dans le domaine de l’estampe, la France possède un patrimoine exceptionnel, estime Anne Schombourger, commissaire générale du salon. C’est de plus l’un des rares pays à conserver vivantes ses nombreuses techniques. La création de ce salon va permettre à la France de prendre sa place sur le marché de l’estampe.” L’ambition de la manifestation est véritablement d’envergure internationale : plus d’un tiers des exposants sont étrangers, et il va sans dire que les organisateurs espèrent attirer l’attention des plus grands collectionneurs européens et américains.
Les techniques mêmes de l’estampe lui confèrent une position particulière dans le domaine des arts plastiques. Elle apparaît comme un art de la réflexion et de la complexité. Des œuvres anciennes, modernes et contemporaines seront présentées lors du salon, afin de démontrer qu’il existe dans ce domaine une réelle “corporation” à travers les siècles, bien plus que pour tout autre champ artistique.
Une eau-forte de Tiepolo
Dans le secteur de l’estampe ancienne, plusieurs exposants proposeront des pièces remarquables. La galerie Arsène Bonafous-Murat montrera Les Armoiries à la tête de mort d’Albrecht Dürer, ainsi que des œuvres de Piranesi ou de Redon. Une rare suite complète de dix-huit épreuves Les Arts et les Métiers de Jean George Van Vliet sera présentée par la galerie Dumas-Simart. De nombreuses gravures de Jacques Callot figureront sur le stand de la galerie Anne et Didier Martinez, et sur celui de la galerie Laurencin. La Kunsthandlung Helmut H. Rumbler de Francfort fera découvrir Dürer, Rembrandt et Corot. Enfin, la galerie Paul Prouté viendra avec, entre autres, une eau-forte de Tiepolo, Deux nains et chiens, ainsi qu’une Tête d’enfant avec fleurs d’Odilon Redon. Plusieurs stands seront consacrés à la gravure moderne, parmi lesquels celui d’Elisabeth Harvey-Lee avec des œuvres de Munch, Toulouse-Lautrec, Whistler et Copley. Sur l’espace de la Bouquinerie de l’Institut, on pourra apprécier un ensemble d’estampes, réalisées par Matisse, Chagall, Braque, Miró, Picasso et Vlaminck entre 1952 et 1955 pour le centenaire de l’imprimerie Mourlot. La galerie Louise Leiris exposera des lithographies et gravures de Picasso, Braque, Léger, Matisse, Masson et Derain, et la galerie londonienne Sims Reed offrira, parmi ses pièces les plus prestigieuses, Metropolitan Triptych de Francis Bacon.
Le salon consacrera une large place aux estampes contemporaines. Deux galeries espagnoles, Arte Estampa et De Buena Tinta, s’attacheront à faire découvrir le travail des artistes de la Péninsule ibérique à travers Javier Cebrián , Rueda, Teixidor et Casamada. De même, les artistes anglais seront à l’honneur chez Flowers Graphics qui présentera des œuvres de Stephen Chambers, Richard Smith et Peter Howson. La galerie Tendances proposera des pièces de Joseph Beuys et de Jean Fautrier, tandis que la galerie Michèle Broutta illustrera les différentes techniques classiques de la gravure à travers des œuvres de Watanabe, Zec et Muron.
- Salon international de l’estampe, du dessin et du tableau, du 23 au 25 mars, 11h-19h, lundi 25 jusqu’à 18h, Espace Auteuil, place de la Porte d’Auteuil, 75116 Paris.
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L’estampe à l’épreuve
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°145 du 22 mars 2002, avec le titre suivant : L’estampe à l’épreuve