Les collections Del Duca, Noll et Gérard Philipe et un dernier Soutine de la collection Castaing à l’affiche cet automne.
PARIS - Les Temps Forts, qui ont lieu à Drouot-Montaigne en novembre, annoncent une programmation automnale aguichante avec trois importantes collections. La succession Del Duca, composée de meubles, tableaux, objets d’art, vins et bijoux du magnat de la presse, fait l’objet de plusieurs ventes. Une dizaine de pièces issues de la quatrième vente, la plus prestigieuse de la série (le 19 nov. à Drouot), sont présentées aux Temps Forts, à commencer par une grande armoire attribuée à André Charles Boulle, à riche décor de marqueterie, estimée 500 000 à 800 000 euros, ou un vase couvert d’époque Louis XVI vers 1770-1780, en porcelaine de Chine, estimé 100 000 à 150 000 euros. À noter également : un régulateur estampillé Latz vers 1749 et estimé 150 000 à 200 000 euros ; Alice et Songe d’une nuit d’été, deux tableaux de 1884 et 1897 signés Boldini et estimés autour de 300 000 euros chacun ou encore L’Entrée de l’ambassadeur de France, le comte de Gergy, au palais Ducal de Venise, une toile de l’école vénitienne du début du XIXe siècle estimée près de 100 000 euros. L’ensemble d’importants bijoux qui a appartenu à Simone Del Duca, dispersé en début d’année 2005 chez Christie’s, ne sera pas montré ici.
Piasa signe sa contribution aux Temps Forts avec quelques lots de la collection Gérard Philipe livrés à l’encan le 8 décembre à Drouot par la fille du comédien. Le marché ne devrait faire qu’une bouchée du Pigeon huppé, un plâtre de Picasso daté 1953 ; de l’huile sur toile de Fernand Léger illustrant le poème d’Éluard, « Liberté, j’écris ton nom », ou encore de Taureau, un stabile/mobile peint par Calder, estimés 100 000 à 150 000 euros chaque pièce. La troisième collection porte sur une quarantaine de pièces d’Alexandre Noll issues de la famille du designer, qui seront vendues le 29 novembre à Drouot par la SVV Cornette de Saint Cyr. Une commode et un ensemble de six chaises en acajou massif sculpté et poli, estimés pour la première à 60 000 euros, pour le second à 35 000 euros, ou encore une paire de chandeliers en sycomore massif, estimée 8 000 euros, sont des pièces uniques réalisées en taille directe.
Une pléiade d’objets glanés chez divers commissaires-priseurs parisiens complète la sélection, ainsi un rare secrétaire en pente d’époque Louis XV (vers 1745) estampillé BVRB. Le meuble, estimé 200 000 à 250 000 euros, sera mis en vente le 3 décembre chez Beaussant-Lefèvre. Ses riches bronzes ciselés sont « redorés, ce qui est fréquent même si cela est rarement dit ou écrit, signale l’expert Jacques Bacot. Deux d’entre eux sont poinçonnés au “C couronné” ». « L’aspect assez viril de ce meuble, son allure très cosaque avec ses dimensions plutôt grandes, permet d’accréditer la thèse d’un meuble arrivé en Russie sous le règne d’Elisabeth Ire, fille de Pierre le Grand. En effet, la famille Gunzburg, propriétaire de ce meuble à la fin du XIXe, était autrefois richement installée à Saint-Pétersbourg », ajoute-t-il, tendant là une belle perche au marché russe très acheteur.
Piasa signe également sa contribution aux Temps Forts avec une huile sur toile de Jean-Baptiste Corot, Venise, Vue du Campo della Carita en regardant le dôme de la Salute, exécutée en 1834 et estimée plus de 1 million d’euros, ainsi qu’une toile de 1774 signée Joseph Vernet, Pêcheurs près d’une fontaine sur une côte rocheuse, estimée 120 000 à 150 000 euros, vedettes de la vacation de tableaux anciens du 17 décembre. La maison Pierre Bergé & associés est présente à travers quelques pièces tirées de sa vente de livres et manuscrits prévue le 7 décembre, dont un manuscrit de Tite Live (1368), avec une traduction française par Pierre de Bercheure (premier traducteur), estimé environ 250 000 euros, et l’exemplaire aux armes de la Marquise de Pompadour d’un important recueil comprenant 994 gravures de Jacques Callot, publié par Fagnani et estimé 80 000 euros. Enfin, citons le dernier tableau de Soutine de la collection Castaing, L’Enfant en bleu assis, une huile sur toile de 1937 peint à Lèves, à saisir pour 150 000 euros le 18 novembre à Drouot-Richelieu par la SVV Baron-Ribeyre & associés. Le tableau, qui fait partie de la succession Castaing, a échappé à la vacation Sotheby’s de juin, laquelle incluait sept autres toiles de l’artiste de la même provenance. Pour la petite histoire, cette peinture a été découverte tardivement dans le coffre d’une banque par Dominique Ribeyre, le commissaire-priseur qui a réalisé l’inventaire de succession. À charge aujourd’hui pour lui de vendre à Paris la toile après avoir vu filer chez la concurrence la collection tout entière...
Du 3 au 9 novembre, 15, av. Montaigne, 75008 Paris, tél. 01 48 00 20 80, tlj 11h-17h (fermé le 4 nov.).
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°201 du 22 octobre 2004, avec le titre suivant : Les Temps Forts font le plein