Ventes aux enchères - Jeux Olympiques

VENTES PUBLIQUES

Les JO aux enchères

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 16 juillet 2024 - 596 mots

Quelques maisons de ventes ont saisi l’occasion de pouvoir vendre des souvenirs olympiques. Devant la rareté des pièces, les prix pourraient s’envoler.

Paris. Dans quelques jours, la capitale accueille les Jeux olympiques 2024, une occasion en or pour les maisons de ventes de proposer des souvenirs olympiques aux enchères. Pourtant, elles ne sont qu’une poignée à profiter de l’aubaine. « Il est difficile de trouver des pièces », explique Jean-Marc Leynet, expert en objets sportifs. En effet, « la particularité des collectionneurs d’objets olympiques, c’est qu’ils conservent. Nous ne sommes pas dans un système d’achat-revente, mais plutôt dans un système de vraie collection. Il n’y a pas de spéculation ». Cela fait deux années que ce spécialiste collecte des pièces dans tous les domaines de la collection olympique (torches, affiches, médailles, trophées, rapports olympiques, mascottes…) en vue d’une vente qui se tient le 13 juillet chez Millon, avec des estimations comprises entre 40 et 35 000 euros. Les 350 lots (*) célébrant un siècle d’olympisme ont été récoltés auprès de successions ou de collectionneurs désirant disperser leur collection de leur vivant. Figurent au catalogue pas moins de 20 torches réalisées entre 1956 (Cortina d’Ampezzo) et 2022 (Pékin), dont la plus attendue est certainement celle d’Alberville 1992 (est. 25 000 €), ainsi que la gouache originale pour l’affiche des JO de Paris 1924 (est. 30 000 €).

Chez Vermot & associés, ce ne sont pas une mais deux ventes qui sont orchestrées sur le thème des JO. L’une a lieu le 19 juillet à Paris et disperse la collection du Belge Jean Louis Lamot, figure bien connu du marché. Parmi les 200 numéros, se trouve le vase olympique de Sèvres 1924 (est. 5 000 à 7 000 €). L’autre vacation est programmée le 29 juillet au Village olympique de la Villette, « seule et sans doute première vente aux enchères adoubée par le Cojo [Comité d’organisation]», souligne la commissaire-priseuse Nathalie Vermot. Parmi les quelque 200 lots, on trouve notamment une torche de Lillehammer (est. 15 000 €). Les torches sont les objets les plus prisés des collectionneurs. En 2015, un exemplaire des JO d’Helsinki de 1952 (très rare en raison d’un faible tirage) s’est vendu plus de 500 000 euros chez Graham Budd au Royaume-Uni.

Les ventes aux enchères sportives ont la cote. Aussi, le créneau des memorabilia olympiques cet été en France pourrait permettre d’accrocher les grands collectionneurs, qui sont majoritairement américains. Pourtant, « l’acheteur qui cherche la médaille qui lui manque n’attend pas la période des Jeux olympiques. Il la cherche en permanence. Ainsi, ces ventes ont surtout pour vocation de susciter de l’intérêt chez de nouveaux collectionneurs », confie Jean-Marc Leynet.

Question prix, en olympisme, la moyenne s’échelonne entre 100 et 500 euros la pièce. Le 26 avril dernier chez Good, plusieurs affiches olympiques ont été cédées, dont une des JO de Grenoble 1968, adjugée 420 euros. Les pièces recherchées, en revanche – comme les médailles de vainqueur ou quelques documents très anciens et rares – partent, elles, entre 3 000 et 15 000 euros. « Cela varie en fonction de l’olympiade, de l’ancienneté, du type de sport et du récipiendaire. La valeur d’une médaille d’un sport collectif ne sera pas la même que la médaille d’Usain Bolt au 100 m, le rapport est de 1 à 100 », rapporte l’expert. En 2013, une médaille de l’athlète Jesse Owens des JO de 1936 avait atteint 1,4 million de dollars [plus de 1 M€] aux enchères, un record pour un souvenir olympique.

Erratum - Jeudi 4 juillet 2024

(*) Contrairement à ce que nous avions écrit dans le JdA n°637, la vente est constituée de 350 lots et non de 35.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°637 du 5 juillet 2024, avec le titre suivant : Les JO aux enchères

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