Le département des tableaux anciens et du XIXe se réorganise chez Artcurial
PARIS - Secteur laissé en friche depuis le départ d’Artcurial du commissaire-priseur associé Rémy Le Fur il y a un an, les tableaux, sculptures et dessins anciens reviennent sur le devant de la scène chez Artcurial. L’initiative revient à Matthieu Fournier, jeune commissaire-priseur passionné de 30 ans, qui a repris les choses en mains. « Deux ventes de tableaux anciens sont désormais programmées en juin et décembre et une vacation de dessins est prévue pendant la semaine du dessin à Paris. Pour la mi-saison, c’est-à-dire mars et octobre, j’ai souhaité valoriser le XIXe, en mettant aussi l’accent sur la sculpture », annonce-t-il.
Le noyau dur de la vente du 18 mars qui fait donc honneur au XIXe siècle, est constitué de quatre huiles d’Henri Fantin-Latour, estimées 5 000 à 10 000 euros, et de trois bronzes d’Aimé-Jules Dalou provenant de l’ancienne collection Louis de Launay. « L’histoire de ces œuvres, restées entre les mains de la même famille depuis la fin du XIXe siècle est émaillée d’anecdotes historiques », note Matthieu Fournier qui a eu plaisir à les détailler dans le catalogue. Estimée entre 30 000 euros, Baigneuse avant le bain, un grand bronze à belle patine brune de 54 cm de Dalou, réalisée à la cire perdue par Hébrard, en est la vedette. Son plâtre est conservé au musée du Petit Palais, tout comme celui de l’allégorie de La Paix, bronze estimé 5 000 euros figurant un élément du projet de monument à Victor Hugo pour le Panthéon… dont Auguste Rodin reçut finalement la commande en 1889.
Toile cynégétique
Estimée 50 000 euros, Chevreuil mort, une impressionnante huile sur toile de Gustave Courbet représente l’animal dans sa taille réelle. Bien que n’étant pas une œuvre réalisée à 100 % par l’artiste, mais peinte « en collaboration avec un élève de Courbet », cette toile cynégétique n’en reste pas moins une œuvre forte. Notons par Henri Gervex, Le Portrait mondain de Marie-Clotilde de Faret Legrand, Comtesse de Fournes devant sa villa à Cannes, estimé 30 000 euros, reflétant la popularité de la Côte d’Azur, alors très prisée par la haute société internationale.
Lecture méditative (1896) de Lucien Lévy-Dhurmer est un bel exemple de la production symboliste de l’époque. Estimé 25 000 euros, ce portrait féminin exécuté au pastel, dont le modèle n’est pourtant pas d’une grande beauté, plaira aux amateurs. « Bien daté (1896, année de l’exposition rétrospective de l’artiste à la galerie Georges Petit), son fond bleu et or est une merveille.
Et il a fait partie de la collection new-yorkaise Barry Friedman », souligne le commissaire-priseur qui, après avoir mené la préparation de sa vente de A à Z, devra à contrecœur céder le marteau à François Tajan. Ancienneté oblige !
TABLEAUX & SCULPTURES DU XIXe SIÈCLE, vente le 18 mars à l’Hôtel Dassault, Artcurial, 7, rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris, tél. 01 42 99 20 20, www.art curial.com, exposition publique du 14 au 17 mars 11h-19h.
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Le siècle de Courbet
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°277 du 14 mars 2008, avec le titre suivant : Le siècle de Courbet