Le 7e Pavillon des antiquaires et des beaux-arts s’est déroulé au jardin des Tuileries du 20 au 28 septembre. Sans triomphalisme, nombre de marchands constatent une reprise des transactions.
PARIS - Malgré l’absence persistante de la clientèle américaine, une clientèle russe encore rare, et presque exclusivement intéressée par le XVIII e siècle français, une certaine satisfaction était perceptible à quelques heures de la fermeture du Pavillon d’automne. Habituée de la manifestation depuis ses débuts, Anne-Marie Monin déclarait sans ambages que cette septième édition était la meilleure de toutes à ses yeux, louant au passage le talent des jeunes antiquaires de sa génération pour renouveler le genre et présenter des stands attractifs. L’effort des exposants pour réaliser une scénographie chaleureuse et originale était en effet notable. Le vernissage VIP, qui permettait pour la première fois aux marchands d’inviter, le soir précédant le vernissage officiel, vingt-cinq personnes de leur choix, était une autre démarche de séduction de la clientèle. Cette occasion de se rencontrer dans un cadre moins formel que celui d’un dîner a été très appréciée et sera reconduite au Pavillon de printemps, fin mars. Les professionnels se réjouissent du retour au Salon des grands collectionneurs français. Beaucoup restent toutefois modestes sur leurs performances, précisant qu’une œuvre réservée n’est pas une œuvre vendue, surtout ces temps derniers. Mais la fréquentation a été très bonne en début et en fin de manifestation.
Prime aux petits prix
Comme souvent sur ce type de salon, les œuvres les moins onéreuses ont trouvé preneurs plus facilement. Un des meubles les plus admirés, un luxueux écritoire Louis XV allemand en argent repoussé et nacre par Johann August Nahl, a fait l’objet de nombreuses discussions sans trouver de nouveau propriétaire. La Galerie Ségoura (Paris) le proposait aux alentours de 700 000 euros. Elle n’a eu aucun mal, en revanche, à vendre pour 76 000 euros un petit miroir italien du XVIIIe siècle en cuivre, bronze, corail et émail. Miscellanea, regroupement d’antiquaires parisiens plutôt amateurs de curiosités, proposait tableaux et objets d’art à partir de 1 100 euros. Au fil de leurs stands, particuliers français et américains ont glané qui un cadre autrichien réalisé vers 1910, qui un portrait d’homme du XIXe siècle par Gervais, vendu 8 000 euros, qui encore un relief en bois finement sculpté par Foca au XIXe siècle. Le Mobilier national s’offrait un médaillon de David d’Angers, représentant Victor Hugo de profil. Ravie par le Salon, Clara Scremini (Paris), spécialiste des arts du feu contemporains, a elle aussi bien vendu, les petites pièces comme l’œuvre la plus monumentale de son stand, la colonne Meso Forte de Perrin & Perrin. Succès également pour Laurent Herschtritt, qui avait choisi de présenter dans ce salon d’antiquaires plutôt qu’à Paris Photo une exposition d’œuvres du photographe du XIXe siècle Gustave Le Gray. Ces tirages d’époque, parmi lesquels une rarissime Flotte française en rade de Cherbourg de 1858, étaient proposés à 130 000 euros maximum, des prix plutôt raisonnables pour l’étoile du marché de la photo. Bonne surprise aussi chez Jousse Entreprise (Paris), qui a vendu 80 000 euros l’habitacle de forme organique (Maison “Bulle à six coques) réalisé dans les années 1970 par Jean Maneval pour un village de vacances Elf. Cette bulle d’environ 25 m2 restera en France.
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Le retour des collectionneurs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°178 du 10 octobre 2003, avec le titre suivant : Le retour des collectionneurs