La galerie Zlotowski présente les œuvres d’une quinzaine d’artistes qui partagent cette pratique picturale.
Paris. Pour cette exposition centrée sur le thème de la tache, la galerie Zlotowski a rassemblé une trentaine d’œuvres de quatorze artistes et fait appel à la commissaire d’exposition Anne Bonnin. « C’est vraiment la première fois que nous ouvrons la galerie à quelqu’un qui a sélectionné les œuvres, écrit le texte, accroché les œuvres. Nous voulions puiser dans nos stocks, mais aussi avoir des pièces un peu différentes, peut-être un peu plus contemporaines, pour voir comment la tache avait évolué avec des artistes actuels, plus conceptuels qui travaillent davantage sur des processus », explique Yves Zlotowski.
Tout est parti de quelques œuvres de Pierrette Bloch – très appréciée du galeriste – découvertes dans une collection. « Je trouvais intéressant de voir comment son travail s’inscrit en écho avec d’autres, qui a priori font des choses très simples, très austères et comment, à partir d’une sorte de tache qui n’a vraiment pas vocation à être de l’art, qui a priori est sale, est un accident, une erreur, devient quelque chose de positif et constructif. J’aime beaucoup cette idée. » L’exposition a été organisée en collaboration avec la galerie Catherine Issert (Saint-Paul-de-Vence).
La présentation mélange des pièces modernes et des pièces un peu plus contemporaines, que la galerie n’a pas l’habitude de montrer. Il y a des artistes « classiques de la tache », comme Pierrette Bloch, Sam Francis, Joan Mirò ou encore Jean Dubuffet, à côté d’autres qui le sont moins, venus grâce à Anne Bonnin ou par l’intermédiaire de galeries amies : William Anastasi représenté par Jocelyn Wolff (Romainville), Laura Lamiel (galerie Marcelle Alix, Paris), Dove Allouche (galerie Peter Freeman, New York) ou encore Sheila Hicks.
Pour le motif de la tache, il y a deux approches. L’une est construite, c’est-à-dire que l’artiste a eu l’intention de faire ce geste. C’est le cas notamment des œuvres de Pierrette Bloch, dont le geste est extrêmement répété mais n’est jamais exactement semblable – comme dans ses pastels inédits de 2015 ici montrés. Et une approche qui est davantage liée au hasard, comme le dripping chez Sam Francis (Sans titre, 1957) ou dans les œuvres de William Anastasi, artiste conceptuel qui travaillait avec des protocoles à l’aveugle. Pour réaliser Drop Drawing (2012), il a lancé sa mine de graphite accrochée au bout d’une ficelle, en fermant les yeux.
La commissaire de l’exposition a également fait un travail d’énumération des différentes techniques (touches, giclées, éclaboussures, coulures, salissures, empreintes, imprégnations, ou même impressions photographiques) et classé les taches par thème, en y associant un artiste, comme la touche-tache (Macchiato). « La tache peut devenir l’écho d’une nature changeante et chaotique comme chez Henri Michaud (“Sans titre”, 1979) pour lequel un griffonnage machinal finit par faire apparaître des visages »,écrit-elle dans le catalogue de l’exposition.
Les prix s’échelonnent entre 4 500 euros pour les œuvres de Laura Lamiel et jusqu’à 580 000 euros pour D59 de Christopher Wool (1997) – une peinture à l’émail sur papier de riz.
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Le motif de la tache dans tous ses états
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°634 du 24 mai 2024, avec le titre suivant : Le motif de la tache dans tous ses états