Le dessin à fleur de peau

« L’exposition souligne dans ces travaux leur façon d’être un dessin : marquer, tracer, relever, faire empreinte. Dans ces œuvres, le support et les matériaux sont totalement en osmose. Nous souhaitions mettre en avant les protocoles de travail surprenants que s’inventent les artistes et tenter de repousser les limites du dessin », précise-t-il. De surprise, il est en effet question. Pour dessiner, Douglas White (Galerie Valérie Bach, Bruxelles) se sert d’une seiche et de son encre, appliqués directement sur un papier buvard, de sorte que l’animal est à la fois le sujet et le matériau de l’œuvre. Myriam Mihindou (Galerie Maïa Muller, Paris) utilise quant à elle du fil de soie et de coton et des aiguilles pour sa série « La Langue secouée » ; Azul Andrea, récemment diplômée des Beaux-Arts de Paris, compose son Psaume I à l’aide de l’impression de la paume de sa main. D’autres artistes ont littéralement le dessin dans la peau : dans sa série « Marre de vivre » (2009), Julien Beneyton fait le portrait d’individus tatoués, tandis que Ni Haifeng orne son corps de motifs utilisés traditionnellement pour la porcelaine. Quant à Dominique De Beir, elle manipule la matière, versant une couche de paraffine sur ses motifs réalisés au Bic pour donner naissance à une œuvre sensible au jeu de la lumière (série « Macule »).