Zlotowski et Éric Mouchet s’associent pour commémorer les 50 ans de sa disparition.
PARIS - Spécialistes de l’œuvre plastique de Charles-Édouard Jeanneret (1887-1965), dit Le Corbusier, Michel Zlotowski et Éric Mouchet ne pouvaient manquer cette occasion. Cela fera cinquante ans cette année que l’architecte et urbaniste qui a profondément marqué le XXe siècle est décédé, et de nombreuses institutions à travers le monde ont programmé une rétrospective, comme à Hongkong ou à Paris au Centre Pompidou, auquel les galeristes prêtent La Chute de Barcelone (1939).
Connu du grand public surtout pour ses réalisations architecturales et urbanistiques, ce théoricien de la modernité n’en était pas moins peintre et plasticien. Dès les années 1920, il se consacre discrètement et quotidiennement à la peinture et au dessin, d’une grande diversité selon les époques et les thèmes. Il est d’ailleurs l’auteur de plus de 400 tableaux et a expérimenté toutes les techniques du dessin, en passant par le papier collé. Toute sa vie, il ne cessera de revendiquer ce pan de son œuvre, insistant sur le fait que la pratique des arts plastiques l’a nourri et lui a permis de « trouver la sève intellectuelle de [son] urbanisme et de son architecture », note Éric Mouchet. « L’observation attentive de la peinture de Le Corbusier est indispensable pour mieux appréhender son œuvre construite et vice versa », poursuit-il.
L’exposition regroupe environ 45 œuvres empruntant à de nombreuses techniques et embrasse la quasi-totalité de la carrière de l’artiste « qui est aussi universellement célèbre que son œuvre est mal connue », indique Michel Zlotowski. Les prix s’échelonnent de 30 000 à 400 000 euros.
Papiers et collages
La galerie Zlotowski se concentre sur les collages, une quinzaine. Parmi eux, les « papiers collés » Salubra, du nom de la société suisse de papiers peints, venus combler le désir de Le Corbusier d’utiliser des teintes constantes dans ses constructions. Très peu de papiers réalisés à base d’échantillons de papier Salubra sont connus. Sur les neuf qui existent, la galerie en présente quatre. « C’est un exploit d’en avoir rassemblé autant ! », lance fièrement Michel Zlotowski. En vedette figurent Deux femmes étendues, étude pour une tapisserie, 1935 (autour de 300 000 euros). La galerie montre aussi Lodi (1927), un collage des années puristes proposé autour de 230 000 euros. De son côté, la galerie Éric Mouchet, qui accueille une trentaine d’œuvres, expose une plaque en tôle émaillée, Taureau XII (prêt), datée de 1956, issue de la série des « Taureaux » commencée en Inde, à Chandigarh, et La Main ouverte (1950), une gouache sur papier Montgolfier.
Si, en 2001, à l’ouverture de la galerie Zlotowski, les œuvres de Le Corbusier se situaient dans le creux de la vague, désormais, le marché se porte bien, malgré (ou à cause de) la rareté des œuvres.
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Le Corbusier en peinture
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 13 juin, galerie Éric Mouchet, 45, rue Jacob, 75006 Paris, tél. 01 42 96 26 11, du mardi au samedi 14h-19h ; jusqu’au 25 juillet, galerie Zlotowski, 20, rue de Seine, 75006 Paris, tlj sauf dimanche, 10h30-13h, 14h-19h, www.galeriezlotowski.fr
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°435 du 8 mai 2015, avec le titre suivant : Le Corbusier en peinture