Passant outre à la volonté de ses enfants, le comte de Paris a finalement réussi à vendre, royalement, les quelques biens des Orléans dont il était encore propriétaire. Non pas en France, mais chez Sotheby’s à Monte-Carlo.
MONTE-CARLO - Réunissant meubles, tableaux et objets d’art provenant de la Quinta do Anjinho, la demeure portugaise de Monseigneur pendant ses années d’exil, les vacations des 14 et 15 décembre ont dépassé de très loin leur estimation de 6 à 8 millions de francs pour totaliser 15 192 000 francs avec 99 % de vendus, grâce, selon la maison de vente britannique, à de nombreux "collectionneurs de souvenirs royaux." Chers souvenirs, en effet : un service de verres en cristal gravé aux armes du duc d’Aumale a pulvérisé son estimation de 20 000 à 30 000 francs en atteignant 594 900 francs.
Les lots "divers amateurs", de très beaux meubles et objets du XVIIIe siècle dispersés le 14 décembre, ont également connu un franc succès en raison de leur qualité. Un buste de Minerve en bronze formant pendule, époque Louis XVI, a été acheté 3 540 500 francs par un collectionneur, plus du double de l’estimation basse. Autre acquisition privée, un pot-pourri céladon à monture de bronze doré, estimé 1,8-2,2 millions de francs, est parti à 2 924 500 francs. Un marchand britannique a payé 1 882 500 francs un secrétaire en bois de placage, époque Transition, estimé entre 500 000 et 700 000 francs.
Le même week-end, Christie’s a dépassé sa vieille rivale en réalisant un total de 28 483 865 francs (84 % vendu en valeur, 67 % en lots) pour sa vente de mobilier et objets d’art, et 23 030 326 francs (100 % vendu) grâce à la dispersion des œuvres et objets d’art provenant de l’appartement parisien du décorateur Henri Samuel. Cette dernière vente a duré plus de sept heures ; elle comprenait notamment une grande table aux caryatides de Diego Giacometti, estimée 500 000-600 000 francs, qui établissait un record mondial à 2 756 500 francs. Toujours chez Christie’s, parmi les meubles et objets d’art, du XVIIIe siècle pour la plupart, l’adjudication la plus élevée revenait à une paire de chenets Régence, estimée 500 000-800 000 francs et vendue 2 212 500 francs à un marchand européen. Le même client a enlevé à 2 028 500 francs, juste au-dessus de l’estimation basse, un régulateur de parquet Régence, autre pièce phare de la vacation, tandis qu’un collectionneur américain se voyait adjuger 1 580 500 francs (son estimation haute) une paire de torchères Charles X.
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Le comte de Paris couronné
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°32 du 1 janvier 1997, avec le titre suivant : Le comte de Paris couronné