Avec 258 galeries sélectionnées, la dix-neuvième édition de la foire d’art contemporain de Madrid s’annonce consensuelle et fait une large place aux galeries de prestige.
MADRID - Après la fin tumultueuse de l’édition 1999, Arco’00 s’annonce plus calme (lire le JdA n° 78, 5 mars). À la suite des débats qui avaient mis en cause les méthodes du comité de sélection, composé uniquement de galeristes, les directeurs des principaux musées et de centres d’art contemporain espagnols ont, cette année, participé aux délibérations. Cette proposition de Fermín Lucas, directeur de l’Ifema, l’institution publique organisatrice de la foire, avait pourtant provoqué une levée de boucliers de la part des marchands nationaux. Les critères de qualité artistique, de professionnalisme et d’ouverture internationale ont été réaffirmés et la présence de l’art de la première moitié du siècle encouragée.
Cette année, le pays à l’honneur est l’Italie. Avec l’aide du galeriste turinois Giorgio Persano, le commissaire d’exposition Achille Bonito Oliva a sélectionné vingt-quatre galeries, “établies depuis longtemps ou récemment, et actives sur le marché international”. Le schéma était tracé d’avance : les grandes galeries exposent les grands, les nouvelles les plus jeunes. Ainsi, l’Arte povera tient toujours le haut du pavé chez Christian Stein et Tucci Russo. Les stars internationales sont sur les stands des galeries Alfonso Artiaco (Kounellis, Anselmo et Penone), Bonomo (LeWitt, Boetti, Tuttle) et Claudia Gian Ferrari (Sironi, Chirico, Morandi et Campigli). La jeune création italienne est bien représentée, notamment avec Liliana Moro chez Emi Fontana, Grazia Toderi à la galerie Gió Marconi, ou encore Giulia Caira et Carlo Bach à la galerie Lipanje Punti.
Le secteur “Project Rooms” prend de l’ampleur, avec quatre commissaires permanents et la collaboration de l’Italien Francesco Bonami. Sur le thème Otros Mundos (d’autres mondes), ils ont choisi 32 projets créés pour la foire et présentés par des galeries. La galerie Chantal Crousel y participe avec une installation de Fabrice Gygi et Sidney Stucki, Scène 2000, tandis que celle des Filles du Calvaire montre Intersection, une installation vidéo de la Coréenne Yun.
Dans la section “Cutting Edge”, divisée en six zones géographiques, des commissaires prestigieux ont invité des galeries représentatives de la situation et des perspectives de la scène artistique de leur région : ConoSur pour l’Amérique latine, New Dutch Views pour les Pays-Bas, East Wind/West Wind, une proposition de Lóránd Hegyi et Victor Misiano avec des galeries russes et hongroises, New Art from the States ou les artistes américains tournés vers l’étranger, Cologne-Berlin, un dialogue entre les deux centres culturels rivaux, et Cutting Edge Crossroads, une sélection de galeries des pays non représentés à Arco.
Les galeries françaises, surtout les grands noms (Lelong, Marwan Hoss, Patrice Trigano, la Galerie de France...), ont opté en majorité pour des expositions de groupe. Certaines mettent en avant des jeunes artistes, comme Thessa Herold qui expose des aquarelles récentes de Jean-Paul Agosti, ou Les Filles du Calvaire avec des peintures de Noël Dolla, des photographies de Corinne Mercadier et une installation de François Daireaux. À la galerie Chantel Crousel, Gabriel Orozco est entouré de Kit Rangeta, du Cercle Ramo Nash et de José Maria Sicilia.
- ARCO’00, 10-15 février, Parque Ferial Juan Carlos I, pavillons 5 et 7 (porte nord), Madrid, informations au 34 91 722 57 98 et sur Internet : www.arco.ifema.es. Vernissage le 9 février à 20h, journées professionnelles les 9 février, 16h -20h, et 10 février, 11h-14h ; ouvert au public le 10 février, 14h-21h, puis tlj 12h-21h.
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Le calme après la tempête
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°98 du 4 février 2000, avec le titre suivant : Le calme après la tempête