Le cinquième Salon international d’art tribal ouvre ses portes du 18 au 22 septembre à l’hôtel Dassault, dans un espace plus réduit et avec moins de participants. Mais sa réputation repose sur la présence de plusieurs bons professionnels.
Ils seront dix-huit exposants, contre vingt-sept l’an passé, à présenter une sélection de pièces d’Afrique, d’Océanie et d’Amérique, lors de cette cinquième édition du Salon international d’art tribal. En effet, suite à de récents travaux réalisés sous la houlette de l’architecte Jean-Michel Wilmotte, l’hôtel Dassault accueille désormais la manifestation sur deux niveaux (au lieu de trois en 2001). Mais cette configuration promet d’être plus agréable. Si quelques marchands attendus sur le Salon, à l’instar de Johann Levy ou de la galerie Vanuxem, ont déserté celui-ci au profit du nouveau parcours tribal à Saint-Germain-des-Prés (lire page 14), d’autres, et non des moindres, n’ont pas hésité à revenir, comme le réputé Pierre Dartevelle de Bruxelles, qui propose entre autres une série de rares masques et statues anciennes de Côte-d’Ivoire et du Cameroun. Le bruxellois Wayne Heathcote, spécialisé dans les objets de la région Pacifique sud, sera présent aux deux événements, car il dispose de suffisamment de pièces pour monter deux expositions. Mais il avoue tout de même que l’an prochain, il devra choisir entre “une participation à un salon qui a fait ses preuves et un concours à un parcours convivial mais encore tout jeune”. La galerie parisienne Maine Durieu joue aussi cette année sur les deux tableaux : “Au salon, on est content du public sérieux et passionné que l’on rencontre”. Douze mille visiteurs sont attendus pour cette édition. L’Afrique de l’Ouest est la région de prédilection de la galerie Maine Durieu, qui présentera à l’hôtel Dassault un ensemble de sculptures raffinées Baoulé de Côte-d’Ivoire et du Burkina Faso. Le sérieux de la galerie Valluet-Ferrandin n’est plus à démontrer tant pour l’Afrique que pour l’Océanie. Sur son stand, pour un budget d’environ 20 000 euros, les amateurs sauront apprécier un grand tabouret royal Mangbetu du Congo ramené avant 1914 et dont la dimension exceptionnellement importante (51 cm de hauteur) indiquait le haut statut social de son propriétaire, un masque dit “de forgeron” Bobo du Burkina Faso dont la superbe polychromie en fait à la fois un objet de collection et de décoration, ou encore un ornement de proue dit “Musu-Musu” des Îles Salomon à la belle patine noire ornée de nacre. À ne pas manquer également, la triple exposition de la galerie Flak qui rend hommage à autant de continents, à savoir l’Afrique, à présent bien connue du public européen, l’Océanie, dont les pièces plus rares attirent aujourd’hui de nouveaux acheteurs, et l’Amérique du Nord, qui n’a pas d’autre écho au Salon. Cette dernière sera notamment représentée par des poupées rituelles Kachina aux couleurs vives et au décor géométrique des tribus indiennes Hopi, proposées entre 2 000 et 7 500 euros. La pièce phare de la galerie reste une fascinante figure masculine de 26 cm en bois de l’Île de Pâques, représentant un être surnaturel décharné, avec de grands yeux ronds en obsidienne cerclés d’os d’oiseau de mer. Ce Moaï Kava Kava, rare exemple de l’art pascuan, est à saisir pour 100 000 euros, l’un des prix les plus importants du Salon. Pour les bourses plus modestes, des pièces accessibles à partir de 230 euros offrent aussi un intérêt comme les objets fonctionnels anciens et sculptés, à l’exemple d’une collection de cuillères du monde entier, à voir également sur le stand de la galerie Flak. Enfin, pour le plaisir des yeux seulement, le Musée Barbier-Müller de Genève exposera quelques-uns de ses trésors d’Afrique tandis que le Congo Bassin Art History Research Center montrera un ensemble inédit de boucliers en vannerie issus du bassin du Congo.
- Ve Salon international d’art tribal, du 18 au 22 septembre, hôtel Dassault, 7 Rond-Point des Champs-Élysées, 75008 Paris, tél. 01 53 76 10 13, mercredi de 16h30 à 18h (vernissage), jeudi de 11h à 19h, vendredi de 11h à 21h, week-end de 11h à 18h.
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L’art tribal tient salon
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°154 du 13 septembre 2002, avec le titre suivant : L’art tribal tient salon