Le 28 septembre, la maison de ventes Gros & Delettrez disperse les pièces collectées dans les années 1950-1960 par le docteur Jean-Claude Andrault alors qu’il était en poste en Afrique.
Paris. C’est à Mounana, à l’est du Gabon, à 80 km de Franceville, que Jean-Claude Andrault et sa femme Lucienne, rencontrée au Maroc, se sont installés au début des années 1950. « Le Docteur Andrault a préféré la vie du médecin de la brousse africaine à celle, confortable, de ses confrères d’Europe », écrivait Raoul Lehuard en 1974 dans la revue Arts d’Afrique noire (dont il était le fondateur), dans un article intitulé « Une rencontre au Gabon ».
En près de deux décennies, le médecin va constituer une collection de pièces collectées sur place au cours de ses nombreuses pérégrinations. Consciencieusement, l’homme prend des notes sur les objets sur lesquels il a jeté son dévolu : date, lieu et circonstance d’acquisition et, parfois, la fonction rituelle de la pièce. Ce sont ses notes de terrain qui sont publiées in extenso dans le catalogue de vente, dont les 74 lots ont été expertisés par Bernard Dulon. « L’unité géographique, la qualité plastique des pièces et les renseignements de terrain qui les accompagnent confèrent à cette collection des allures muséales », affirme-t-il.
Parmi les pièces phares de la vente figure un reliquaire Shamaye [voir ill.], trouvé en 1959 à Wengé, estimé 20 000 à 30 000 euros. Il n’est pas inconnu du public puisqu’il a été montré dans l’exposition « La voie des ancêtres » à la Fondation Dapper en 1986-1987. Le fondateur du musée parisien fermé en 2017, Michel Leveau, était d’ailleurs un proche de Jean-Claude Andrault – ils s’étaient rencontrés au Gabon lorsque Michel Leveau était directeur de la mine de manganèse de Moanda. Le docteur s’était fait une réputation, comme le rappelle dans le catalogue Yves Le Fur, ancien directeur du département du patrimoine et des collections du Musée du quai Branly-Jacques Chirac : « La fine connaissance qu’avait Jean-Claude Andrault de l’art africain faisait de la “case du docteur” un passage obligé pour les amateurs, marchands, ethnologues. On ne peut tous les citer mais Louis Perrois, Henri Kamer, Jacques Kerchache furent des familiers. » Pour la petite histoire, le conservateur a passé son enfance au Gabon et il était… le voisin du docteur Andrault.
Un autre reliquaire, Obamba-Mindoumou cette fois, figure également au menu de cette vacation. Les notes du collectionneur indiquent que l’objet, collecté en 1958, a été « reconnu par deux anciens comme fabriqué par le sculpteur Koba ». L’œuvre, estimée 15 000 à 25 000 euros, avait elle aussi été exposée à la Fondation Dapper.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La collection Andrault d’arts du Gabon aux enchères
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°595 du 23 septembre 2022, avec le titre suivant : La collection Andrault d’arts du Gabon aux enchères