Mondrian et Van Gogh ont tiré vers le haut les ventes de New York de Christie’s et Sotheby’s.
NEW YORK - Même sans prendre en compte la vente hors norme du 11 mai de Christie’s, « Looking forward to the Past » qui a récolté 705,8 millions de dollars, les autres ventes du soir ont démontré un marché très dynamique. « Le marché étant très fort, les pièces sortent. Il y a donc beaucoup de choses à vendre. Et comme il y a de plus en plus de milliardaires, ça fonctionne! », notait un spécialiste du marché.
La traditionnelle vente du soir d’art impressionniste et moderne du 14 mai de Christie’s a pâli un peu au regard de l’éclat de sa vente du 11 mai. Cependant, cette vacation s’en est bien sortie, avec un total de 202,6 millions de dollars (est. 100 à 165 millions), vendant 40 lots sur les 43 proposés. La maison de ventes avait obtenu un produit de 286 millions de dollars en 54 lots. Une toile de Mondrian, Composition N°III, rouge, bleue, jaune et noir (1929), issue de la collection du banquier américain John C. Whitehead, a été adjugée 50,5 millions de dollars, un record pour l’artiste, multipliant par deux son estimation haute. Ce résultat a pulvérisé son précédant record de 27,5 millions de dollars, obtenu en 2009, lors de la vente de la Collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé.
Van Gogh toujours plébiscité
Difficile également de comparer Sotheby’s à Christie’s, qui n’avait qu’une vente du soir mais qui a tout de même totalisé 368,3 millions de dollars, second meilleur résultat pour la maison dans cette spécialité (219 millions de dollars en 2014) après son record en novembre 2014 (422,1 millions de dollars). Sur les 64 lots proposés (69 au départ, dont cinq retirés avant vente), 50 ont trouvé preneur. 14 œuvres donc sont restées invendues, mais cette déconvenue a été compensée par le bon résultat de cette vente plus classique. Le lot le plus cher est allé à L’Allée des Alyscamps, de Van Gogh, adjugé 66,3 millions de dollars, emporté par un acheteur asiatique, comme 30 % des lots de la soirée et qui plus est, présent dans la salle (est. 40 millions de dollars). Il s’agit du troisième montant le plus élevé pour une œuvre de l’artiste, dont le record aux enchères reste le Portrait du Docteur Gachet (149 millions de dollars, en valeur réactualisée à Christie’s New York, 1990), réalisé en 1888 à Arles, lorsque Gauguin invite Van Gogh ; cette période mythique n’étant pourtant pas forcément la meilleure. D’ailleurs, cette toile s’était bien moins vendue en 2003 : 11,7 millions de dollars chez Christie’s New York. Toujours très convoité, Nymphéas, 1905, de Monet, a été acheté 54 millions de dollars par un collectionneur américain (est. 30 à 45 millions), tandis que Femme au chignon dans un fauteuil, de Picasso, provenant de la collection de Samuel Goldwyn Jr, le producteur de films, a été acquis 29,3 millions de dollars par l’Asiatique Wang Zhongjun, président et cofondateur du groupe Huayi Brothers Media.
(1) Tous les prix s’entendent frais compris sauf les estimations indiquées hors frais acheteurs.
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Impressionnisme/Moderne : un marché dynamique
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Abonnez-vous dès 1 €SOTHEBY’S LE 5 MAI
Résultat : 330,4 millions d’€ (368,3 millions de $)
Estimation : 269 à 366,7 millions de $
Taux de vente : 78 %
CHRISTIE’S LE 14 MAI
Résultat : 178 millions d’€ (202,6 millions de $)
Estimation : 100 à 165 millions de $
Taux de vente : 93 %
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°436 du 22 mai 2015, avec le titre suivant : Impressionnisme/Moderne : un marché dynamique