Comment se porte le marché de l’art ?
Si on regarde les chiffres 2003 par rapport à ceux de 2002, on peut dire que les résultats ont progressé d’environ 5 à 10 %. Les résultats les plus intéressants concernent naturellement le mobilier et les objets d’art. Le segment des tableaux modernes et contemporains, qui représentait moins de 5 % en 2002, est de l’ordre de 6,5 % en 2003. C’est le secteur où le potentiel de développement est le plus important puisque, dans les places concurrentes de Paris, cette spécialité représente plus de 40 % des ventes. Globalement, dans tous les secteurs, on observe en 2003 une stabilité ou une progression. En ce qui concerne 2004, il est vrai que le début d’année a été difficile, mais ce n’est pas la première année où le démarrage est lent. On a quelques éléments, notamment les ventes du mois de mai à New York, qui permettent d’espérer une possible reprise. Il y a encore deux ou trois ans, les ventes y avaient été difficiles.
Quelles sont les expositions qui vous ont le plus marqué ?
J’ai vu trois belles expositions à Lille, Valenciennes et Arras. L’exposition « Rubens » à Lille était très impressionnante, dans un cadre extraordinaire. J’y ai découvert des œuvres que je n’avais jamais vues rassemblées de la sorte. On y sentait bien le renouveau de Rubens dans la perception de son époque. L’exposition « Watteau et la scène galante » à Valenciennes apportait une vision de la peinture française, mais aussi incidemment de la peinture flamande.
Quelle est votre actualité ?
Le Conseil des ventes volontaires a rendu officiel le 2 juin le rapport sur les ventes publiques et les évolutions du marché de l’art. On a pour la première fois affiné notre analyse par secteur de vente, ce qui nous servira de base pour les prochains rapports. On y découvre des évolutions de marché étonnantes. À notre grande surprise, arrivent en tête du palmarès des maisons de ventes deux sociétés situées hors de Paris. La première, Guignard et associés, de Lorient, affiche un produit de 75 millions d’euros. La seconde, BC Auctions, installée à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), totalise un produit de 72 millions d’euros. Christie’s ne se place donc qu’en troisième position. Le plus étonnant, c’est que l’activité des deux premières repose sur la vente de véhicules. En tête des spécialités, ce secteur détient d’ailleurs 38,7 % de parts de marché avec un total des ventes de 671,3 millions d’euros. Il devance le « mobilier/objets d’art », qui possède 11,2 % de parts de marché. On subodorait cette progression que les chiffres viennent aujourd’hui confirmer. Le secteur des ventes de chevaux s’est aussi révélé prometteur, en occupant la quatrième position avec 68 millions d’euros. L’Agence française du pur-sang de Deauville arrive en 11e position, juste devant Piasa avec un chiffre d’affaires de 41,2 millions d’euros. L’Irlande est actuellement leader sur ce terrain, mais il existe un vrai potentiel en la matière en France. La clarification des obligations des experts non agréés par la loi du 11 février 2004 est un autre élément important. Cette loi leur impose la même obligation d’assurance que pour les experts agréés et l’impossibilité de vendre et d’acheter dans une vente à laquelle ils prêtent leurs concours. Des différences demeurent toutefois. Les experts agréés sont responsables devant le Conseil des ventes, lequel a la capacité de les sanctionner en cas d’errements. Dans le cas des experts non agréés, ce sont les maisons de ventes qui sont responsables devant le Conseil. L’agrément sera peut-être long à se développer, notamment pour les experts réputés. Mais souvent, les jeunes ou les professionnels de province en font la demande. L’agrément permet de révéler des compétences qui n’étaient pas connues.
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Gérard Champin, président du Conseil des ventes volontaires
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°195 du 11 juin 2004, avec le titre suivant : Gérard Champin, président du Conseil des ventes volontaires