La verrerie d’Émile Gallé, première grande victime du krach du marché de l’art, fait depuis quelque temps un timide come-back, même si les prix en ventes publiques restent bien en dessous de ceux, gonflés par la spéculation japonaise, de la fin des années quatre-vingt. Dernière preuve en date de ce retour, la vente \"Arts décoratifs du XXe siècle\" organisée par Me Briest le 12 avril.
PARIS - Une lampe de table de Gallé, décorée d’un paysage lacustre boisé, en verre multicouche bleu, violet et vert sur fond jaune, estimée entre 200 000 et 300 000 francs, a été vendue 554 200 francs, tandis qu’un vase ovoïde du même artiste, à décor de deux libellules survolant des fleurs, trouvait preneur à 140 000 francs, son estimation haute. Même si, il y a sept ou huit ans, de telles pièces auraient atteint le double, ces résultats sont considérés par les experts comme fort réconfortants."Le marché est maintenant soutenu par une poignée de collectionneurs et de grands marchands spécialisés dans la verrerie de cette époque. Il y a même quelques clients japonais qui ont assisté, très activement, à la vente", nous a confié Bertrand de Latour, de l’Étude Briest. Autre point fort, huit lots de mobilier de Pierre Chareau appartenant à un particulier parisien. Ni dessinateur pour le grand public, ni avant-gardiste de son époque, Chareau créait pour des intérieurs bourgeois un mobilier discret qui, depuis quelques années, revient fort à la mode : une petite table basse en palissandre, estimée entre 20 000 et 25 000 francs, a été adjugée 57 000 francs, et une paire de chauffeuses basses avec la même estimation est partie à 92 000 francs.
La vente de Me Briest a totalisé 3 085 600 francs (contre une estimation de 2,3 à 2,5 millions de francs), soit un produit vendu de 91 % en valeur.
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Gallé remonte la pente
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°25 du 1 mai 1996, avec le titre suivant : Gallé remonte la pente