Comment se passe la rentrée à Drouot sans les « cols rouges » ?
Sous le contrôle de Drouot, la société Chenue assure les services de manutention. Il y a forcément un temps d’adaptation avant que la nouvelle équipe soit complètement opérationnelle. Ce temps de rodage ne devrait pas excéder un ou deux mois. Nous avons d’excellents retours de la clientèle qui nous a rapporté que les nouveaux manutentionnaires étaient particulièrement aimables et serviables. Nos manutentionnaires, appelés les « Schtroumpfs » à cause de leur tenue bleue de travail, devraient prochainement arborer un nouvel uniforme rouge, la couleur de Drouot.
Comment s’est réorganisé le transport à Drouot ?
Les SVV sont les donneurs d’ordres. Elles choisissent leur société de transport, que ce soit Chenue, Bailly, TSE ou un autre prestataire. Il est prévu que, d’ici à la fin de l’année, Drouot fasse un appel d’offres avec un cahier des charges très pointu et exigeant, afin d’agréer un certain nombre de transporteurs.
Qu’avez-vous pensé à la lecture du rapport sur Drouot commandé par la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie ?
Il est toujours intéressant de prendre connaissance des commentaires rédigés par un œil extérieur à Drouot. Cependant, je ne vois nulle « opacité » dans les structures de Drouot qui réunissent les deux sociétés Drouot Holding et Drouot Patrimoine. On nous invite à les « moderniser », mais il faut rappeler que ces structures de Drouot sont celles que la loi du 10 juillet 2000 a imposées aux commissaires-priseurs parisiens. Quant aux préconisations du rapport de la commission, nous les avons spontanément anticipées puisque, dès décembre dernier, nous avons interdit aux prestataires de Drouot tout acte de commerce, et que nous avons ensuite dissocié la manutention du transport à Drouot. Notons encore que l’ouverture du capital de Drouot aux SVV-personnes morales est à l’étude depuis un an à la direction du groupe.
Comment envisagez-vous une ouverture capitalistique de Drouot ?
Une assemblée générale des actionnaires de Drouot sera prochainement convoquée pour voter une modification des statuts, notamment l’ouverture de l’actionnariat aux personnes morales. Toutes les candidatures à l’entrée dans le capital de Drouot seront étudiées. Les nouveaux intervenants à Drouot seront triés sur le volet.
Pourquoi cinq commissaires-priseurs ont-ils récemment quitté leur poste aux conseils d’administration de Drouot Holding et Drouot Patrimoine ?
Leur manque d’implication dans la vie de nos conseils d’administration est à l’origine de leur décision, ne pouvant assumer pleinement leur responsabilité d’administrateur. Les conseils ont pu constater que ces démissions étaient dictées par des considérations de pure circonstance sans lien avec l’intérêt de la société.
Quels projets avez-vous pour Drouot ?
Nous envisageons d’organiser des ventes en soirée, à raison d’une nocturne par semaine où les seize salles de ventes seraient ouvertes. Auparavant, nous lançons une opération portes ouvertes à Drouot, baptisée « À la rencontre de Drouot et ses commissaires-priseurs », le week-end des 20 et 21 novembre (11h-18h). Nous y organiserons des expositions, ventes, conférences et ateliers d’estimation.
Drouot a dépensé 3 millions d’euros de travaux cette année. À quoi correspond cette somme ?
Nous avons budgété 12 millions d’euros de travaux pour moderniser notre lieu de ventes. Les 3 millions dépensés cet été correspondent à des travaux non visibles, portant sur des escaliers de secours supplémentaires, l’installation incendie et le désenfumage, la refonte du système électrique et le remplacement de la vidéosurveillance par du matériel dernier cri. Il nous reste encore à réaménager les salles, installer la climatisation, créer un ascenseur, remplacer les escalators et refaire le hall. Enfin, nous sommes en négociation avec la Ville de Paris pour déplacer l’entrée de l’hôtel Drouot à l’angle des rues Drouot et Rossini.
Une baisse de la qualité de la marchandise à Drouot a été évoquée dans le rapport sur Drouot…
C’est très réducteur de l’associer uniquement à Drouot. Dans cette période de crise économique mondiale, le montant des ventes réalisées à l’hôtel Drouot au cours du premier semestre 2010 est en augmentation de 17 % par rapport au premier semestre 2009. Je tiens à préciser que de nombreux records mondiaux ont encore été réalisés cette année à Drouot et même en tout début de saison : en septembre, nous avons obtenu un record mondial pour un tableau de Boldini, adjugé plus de deux millions d’euros. Propos recueillis
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Entretien avec Georges Delettrez, commissaire-priseur, président de Drouot Holding, Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°334 du 5 novembre 2010, avec le titre suivant : Entretien avec Georges Delettrez, commissaire-priseur, président de Drouot Holding, Paris