Effeuillage de printemps au Salon du livre ancien

Certes, quelques grands marchands y exposent des trésors de papier, comme des livres d’heures et des manuscrits anciens, des incunables et les éditions originales des chefs-d’œuvre de la littérature, que l’on admire avec émotion. Mais, au total, cent cinquante libraires forment une bibliothèque géante éphémère, d’une très grande diversité. En chinant dans les rayons, on trouve des ouvrages souvent accessibles au plus grand nombre.

Chez Anne Lamort, par exemple, l’amateur peut dénicher une édition peu courante du Culte du phallus chez les Anciens et les Modernes (1805) par Jacques-Antoine Dulaure (350 euros) ou un Traité des causes physiques et morales du rire (1768) de Louis Poinsinet de Sivry (500 euros). Et puisque cette année le salon a pour thème les « Histoires Naturelles », la libraire y fait écho, notamment avec un almanach sur Les Lys (1815), comprenant douze jolies planches couleurs représentant différentes variétés de lys, dans sa reliure d’époque en maroquin rouge (450 euros). « Derrière ce ravissant volume, c’est un hommage au retour des Bourbons pendant la première Restauration. Le titre est très rare car quelques semaines plus tard, Napoléon revenait ! », commente Anne Lamort.

Les plus beaux chefs-d’œuvre du genre, recueils de plantes ou d’animaux, sont à voir sur une plate-forme dédiée à une sélection d’ouvrages venant de la bibliothèque du Museum d’histoire naturelle de Paris, l’invitée de cette édition. Tandis que la Bibliothèque nationale de France présentera de précieuses planches sur ce même thème, ouvrant aux visiteurs la partie du salon consacrée aux dessins et aux estampes. Ce secteur, qui accueille cinquante galeries, offre une large variété d’œuvres sur papier anciennes, modernes et contemporaines, à partir de 100 euros seulement. Difficile dans ces conditions de repartir les mains vides.