PARIS
Les maisons de ventes ont récolté plus de 180 millions d’euros durant la semaine consacrée aux arts du XXe et XXIe siècles.
Paris. Malgré un contexte mondial des plus maussades, les ventes aux enchères organisées par Christie’s, Sotheby’s et Artcurial en marge de Paris+ par Art Basel se sont bien passées. En tout, elles ont récolté plus de 180 millions d’euros, soit 50 % de plus que l’an passé (115 M€). C’est aussi le plus haut total jamais atteint depuis le début de ces vacations automnales, il y a moins d’une décennie.
Christie’s a largement mené la danse en engrangeant 126,7 millions d’euros, au-dessus de son estimation haute et son plus haut total à Paris pour cette session. Sotheby’s a récolté 47,5 millions, mais elle mettait en vente deux fois moins de lots que sa rivale. Artcurial a atteint 6,2 millions d’euros pour la collection européenne, très éclectique, qu’elle dispersait, tandis qu’à Drouot, un squelette de dinosaure était emporté pour près de 1 million d’euros par un collectionneur américain. En tout, plus de 900 lots ont inondé le marché, avec des taux de ventes par vacation compris entre 80 et 95 %, « ce qui montre que le marché les a bien absorbés », commente le marchand Christian Ogier, en ajoutant que « malgré une conjoncture mondiale complexe, le marché résiste, avec encore des collectionneurs qui achètent ».
Contrairement aux ventes en foires et galeries, le marché de l’ultracontemporain à Paris marque le pas en ventes publiques. « Je note un retour du marché vers les valeurs sûres. C’est toujours ce que l’on observe quand le contexte est compliqué, comme aujourd’hui. Il y a une prééminence retrouvée des artistes consacrés par rapport à l’hypercontemporain qui faisait le buzz ces trois dernières années. Cela fait le jeu de Paris, car on y a toujours été plus conscient du poids de l’art et de l’histoire qu’à Londres ou à Hongkong », note le marchand. Aussi, « les enchères retrouvent un sens de la mesure, ce qui est plutôt rassurant ». Des lots poids lourds ont ainsi tiré le marché vers le haut, comme chez Christie’s, avec un Miró, Peintures (Femmes, lune, étoiles) [voir ill.], 1949, qui provenait de l’auberge mythique de la Colombe d’Or à Saint-Paul de Vence, adjugé 20,7 millions d’euros – œuvre la plus chère vendue en France en 2023 ; Rhinocrétaire I de François-Xavier Lalanne (1964), issu de la collection de la galeriste Jeanine Restany, vendu 18,3 millions d’euros, établissant un nouveau record pour l’artiste (le précédent était moitié moins élevé). Ou encore un René Magritte, avec La Valse Hésitation (1955) cédé 11,2 millions d’euros chez Sotheby’s. La collection Sam Josefowitz dispersée chez Christie’s a totalisé 13 millions d’euros. « La dispersion de cette collection, qui renfermait de nombreuses œuvres de l’école de Pont-Aven, s’est extrêmement bien passée, sur un marché qui était donné comme moribond », a commenté Christian Ogier.
Avec ces bons résultats, Paris continue de gagner des points sur l’échiquier international, notamment face à Londres. D’ailleurs, selon plusieurs acteurs du marché, « la semaine parisienne a mieux fonctionné que celle de Londres, davantage consacrée à l’art contemporain et orchestrée la semaine précédente, en marge de Frieze. »
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Des ventes aux enchères très lucratives en marge de Paris+
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°620 du 3 novembre 2023, avec le titre suivant : Des ventes aux enchères très lucratives en marge de Paris+