PARIS - La galerie Tornabuoni, à Paris, dévoile jusqu’au 11 décembre le travail de Mario Ceroli. Membre du groupe Arte povera, l’artiste a peu à peu quitté la sphère artistique pour des grands projets monumentaux et des décors de théâtre et d’opéra.
Mais, dans la mesure du possible, la galerie a su faire le tri dans une production aussi pléthorique qu’inégale. Faute d’avoir pu installer la Cassa Sistina, une œuvre pour laquelle Ceroli a obtenu le prix de la Sculpture en 1966 à la Biennale de Venise, la galerie offre au visiteur une pièce non moins majeure de la même année, intitulée Burri. La marque de fabrique du sculpteur est d’emblée identifiable, à savoir l’usage du bois et des silhouettes découpées en ombre. Parmi ces dernières, celle assise dans une salle de classe représente son ami Robert Rauschenberg, qui fut à Rome dans les années 1950, à l’instar de Kline et De Kooning. Sans vouloir polémiquer, Ceroli rappelle incidemment que les artistes américains ont regardé leurs confrères italiens de cette époque, en tout premier lieu Alberto Burri. Une sphère baptisée Io, renfermant des morceaux de bois comme un grand brasero, rappelle une performance que Ceroli avait réalisée en 1968, où il avait posé en haut d’une pyramide de glace cette sphère incandescente, laissant la glace fondre sous l’action de la chaleur.
C’est au sous-sol que se trouve l’œuvre la plus intéressante de l’exposition, aussitôt achetée par un grand collectionneur américain. Baptisée Gloria Eterna Cadutti per la Pintura, cette œuvre de 1972 égrène les noms des grands défunts de la peinture, artistes, collectionneurs et critiques. Un monument aux morts bien ironique car tous étaient bel et bien vivants lors de la réalisation de la pièce. À lui seul, ce relief parvient à faire oublier des œuvres mineures datant des vingt dernières années.
Galerie Tornabuoni, 16, avenue Matignon, 75008 Paris, tél. 01 53 53 51 51
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De l’Arte povera aux décors d’opéra
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°336 du 3 décembre 2010, avec le titre suivant : De l’Arte povera aux décors d’opéra