Contemporains : une année fabuleuse

“Le marché de l’art contemporain a progressé cette année dans des proportions délirantes, en raison des moyens colossaux de certains collectionneurs, s’exclame le galeriste Jérôme de Noirmont. Beaucoup d’achats sont réalisés par de jeunes collectionneurs qui connaissent mal le marché et ne prennent pas le temps de faire le tour des galeries.” Douze records ont été battus à New York en mai, pour des créations très contemporaines de Robert Gober, Matthew Barney, Jeff Koons et Jean-Michel Basquiat, qui a obtenu la meilleure enchère pour une toile de 1982, Hammer and Sickle, adjugée 882 500 dollars (5,4 millions de francs), confirmant la très forte cote de l’artiste mort en 1988. Un accessit a été obtenu par une pièce de Robert Gober, Leg with candle, qui, doublant son estimation haute, est partie à 794 500 dollars.

Grand succès également pour les ventes londoniennes de juin. Wolke, de Richter, s’est vendu 1 million de livres, Trunk, de Basquiat, 221 500 livres, et une Spin painting de Hirst au prix record de 76 300 livres. Nouvelle pluie de records en novembre à New York pour des œuvres de Jeff Koons – sa Panthère rose s’est envolée à 1,8 million de dollars –, Chuck Close et Damien Hirst, notamment. Cette flambée a gagné la photographie, comme le montrent les prix atteints par des œuvres de Cindy Sherman – un de ses portraits historiques est parti à 167 500 dollars le 16 novembre, chez Christie’s à New York – et  de jeunes artistes comme Thomas Struth, dont un tirage, Musée du Louvre, IV Paris, (1989) a été adjugé 178 500 dollars. “L’écart se creuse de plus en plus entre New York et Londres, d’un côté, et Paris, de l’autre, restée très provinciale”, témoigne Daniel Templon. Quelques enchères élevées ont cependant été prononcées à Paris, où une toile de Roy Lichtenstein de 1978 s’est envolée à 4,4 millions de francs, et une œuvre de Basquiat à 2,9 millions de francs (étude Briest).