Ventes aux enchères

Christie’s disperse la collection de la Maison de verre

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 29 septembre 2021 - 468 mots

L’essentiel de la vente est constitué par le mobilier élégant et épuré que Pierre Chareau a créé pour les époux Dalsace, propriétaires de cet hôtel particulier.

Paris. Le 7 octobre, Christie’s Paris organise la vente d’une partie de la collection constituée par Annie Bernheim-Dalsace et Jean Dalsace, rassemblée dans leur hôtel particulier, la Maison de verre. Préservés dans cet écrin, une soixantaine de meubles de Pierre Chareau (1883-1950) sont mis à l’encan, un événement inédit puisque jamais un tel ensemble d’un seul et même designer, et conservé intact par les héritiers pendant cent ans, n’est encore passé sous le feu des enchères.

La rencontre entre les époux Dalsace et Pierre Chareau – ils resteront liés toute leur vie, fréquentant le même milieu avant-gardiste – a lieu en 1918, lorsque le couple fait appel au créateur pour l’aménagement de son appartement boulevard Saint-Germain, qui comprend également le bureau du jeune docteur Dalsace. Dès lors, Jean et Annie Dalsace ne cesseront d’effectuer des commandes pour leurs différentes propriétés auprès du designer auquel ils resteront fidèles. C’est donc à lui qu’ils s’adressent en 1925 pour concevoir leur future maison, un hôtel particulier en fond de cour, rue Saint-Guillaume, à Saint-Germain-des-prés, édifié entre 1928 et 1932. Très admirée à son achèvement, objet de nombreuses publications, la demeure est appelée la Maison de verre en raison de sa façade constituée de briques de verre. À l’intérieur, les murs recouverts de métal coulissent, pivotent ou se plient. Tombée ensuite dans l’oubli, elle sera redécouverte dans les années 1960 et est aujourd’hui une icône de l’architecture du XXe siècle, continuant à inspirer les architectes du monde entier.

Vitrine de l’architecture d’intérieur moderne

« Cet ensemble offre une déclinaison complète du vocabulaire stylistique de Pierre Chareau, de sa conception de l’aménagement de l’espace, de sa vision très architecturée du meuble envisagé comme une construction tout aussi élégante que puissante et fonctionnelle, au solide tracé épuré », commente Sonia Ganne, chef du département design de la maison de ventes.

Parmi les cinquante-cinq meubles et pièces de mobilier à saisir (pour une estimation de 2,5 à 3,7 M€), figurent le Bureau MT 876, dit Dactylo – une pièce unique – et son tabouret SN3, vers 1927 [voir ill.], estimés entre 200 000 et 300 000 euros ; un autre bureau, MB 624, vers 1929, cette fois-ci en noyer, de même estimation ; une Table de jeu mouchoir MB 241A, vers 1926 (80 000 à 120 000 €) ou encore le Canapé MP 169, vers 1923, avec une tapisserie d’après Jean Lurçat (70 000 à 90 000 €).

La vente comprend également des tableaux, notamment de Georges Braque et Giorgio De Chirico, mais aussi des sculptures et des livres, soit en tout 116 lots pour une estimation de 3,7 à 5,5 millions d’euros.

Toutes les estimations sont indiquées hors frais acheteur.

Annie et Jean Dalsace, les collections de la Maison de verre,
jeudi 7 octobre à 17 heures, à Christie’s Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°574 du 1 octobre 2021, avec le titre suivant : Christie’s disperse la collection de la Maison de verre

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