Parmi les multiples salons d’ensemble qui animent ce début d’année, épinglons celui de l’lnternational Art Gallery, qui offre un parcours intéressant de l’art belge depuis l’après-guerre.
Avec Mendelson, Delahaut, Lismonde, Bogart, Vanden Borre, Willequet, Decock, Lacomblez, Faignard ou Zimmermann, Jacques Pleyers offre un panorama digne d’un musée. Un ensemble exceptionnel à ne pas manquer jusqu’au 7 janvier (16 Bois Lionnet, 1380 Lasne).
Chez Pascal Polar, jusqu’au 27 janvier, Didier Tallangarand et Christos Kalfas se partagent les lieux et opposent leurs visions du monde : sombre et lourde de ses attaches à la terre pour Tallangarand, lumineuse et sensible à l’infime pour Kalfas. Un beau dialogue s’installe ainsi entre le rez-de-chaussée et l’étage, entre lesquels on oscille en fonction de l’humeur. Ici, le flou et le noir d’où émergent des figures solitaires, là une couleur irisée qui fixe l’attention sur un fragment de réalité détaché de l’existence pour flotter dans cet espace clos (185 chaussée de Charleroi, 1060 Bruxelles).
À la Fondation pour l’art belge, Gaston Bertrand, dont Serge Goyens de Heusch défend la mémoire en l’exposant régulièrement et en analysant les moindres recoins de son œuvre avec brio et sensibilité. Jusqu’au 20 janvier, le visiteur pourra se plonger dans l’œuvre gravé qu’accompagne un ouvrage splendidement illustré. Histoire de prouver la densité d’une recherche qui ne requiert que le noir et blanc (4 cité Fontainas, 1060 Bruxelles).
Du 8 au 26 janvier, Artiscope accueille un ensemble important d’œuvres de Lucio Fontana. L’exposition retrace un parcours multiple, qui allie la cohérence d’une recherche conceptuelle à la densité de sensation, toujours présentes jusque dans ces champs dépouillés qu’une balafre met en abîme. Céramiques, sculptures, toiles et dessins se rencontrent, mis en scène par Zaïra Miss (35 boulevard Saint-Michel, 1040 Bruxelles).
Chez Quadri, jusqu’au 14 janvier, Ben Durant rend un hommage attendu à Marcel-Louis Baugniet, figure majeure de l’histoire de l’Abstraction en Belgique. Un an après le décès de l’artiste, I’exposition retrace l’évolution de cet homme attachant, qui fit partie de la première génération d’abstraits en Belgique.
Fasciné par le Constructivisme dès le début des années vingt, Baugniet devait connaître une évolution caractéristique du mouvement. Face à l’échec public, I’artiste, comme nombre de ses amis, se détourna de la peinture de chevalet pour s’impliquer dans la création de meubles et d’objets appliqués plus proches de l’Art déco que du Constructivisme pur. L’après-guerre et la radicalisation d’une ligne abstraite géométrique devaient ramener le peintre vers ses premières passions. L’exposition, accompagnée d’un ouvrage, rend compte des ambitions et des hésitations de Baugniet aux prises avec les histoires de son temps (49 rue Tenbosch, 1050 Bruxelles).
Un coup de cœur pour terminer. Fred Lanzenberg présente, à partir du 16 janvier, Takahoshi Sakabe. Révélé il y a 13 ans à la Fiac par le même Lanzenberg dont c’était alors la première exposition, I’artiste japonais témoigne aujourd’hui que le temps n’a toujours pas de prise sur son travail. La lenteur qui anime la main du peintre n’a d’égale que la surdité d’une palette qui fait de chaque image un acte de mémoire. On appréciera la délicatesse de la facture qui enveloppe les formes d’un léger voile de brume. Rien n’est dit. Toute relève du murmure. Les visages comme les paysages sont promis à l’effacement (9, avenue des Clauwaerts, 1050 Bruxelles).
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Bruxelles : à 1a recherche de ces chers disparus
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°21 du 1 janvier 1996, avec le titre suivant : Bruxelles : à 1a recherche de ces chers disparus