La villa le Bosquet au Cannet, et les paysages des environs, ont inspiré à Pierre Bonnard ses dernières compositions. Ses toiles de cette époque sont pour la première fois rassemblées dans une exposition qui se tiendra à la Hayward Gallery de Londres.
LONDRES - Bonnard, tout comme Monet à Giverny, consacra les dernières années de sa vie à explorer tous les aspects de sa maison, les jeux de lumière et l’éblouissant paysage qui l’entourait. C’est en 1926 que le peintre acheta "le Bosquet", une petite villa, nichée dans les collines dominant Cannes, où il passa la plus grande partie des vingt dernières années de sa vie.
Les toiles de cette époque seront exposées à la Hayward Gallery de Londres, à partir du 23 juin. L’exposition regroupera trente toiles et quarante gouaches, dessins et aquarelles. Les organisateurs, le peintre Sargy Mann et l’historienne d’art Belinda Thomson, ont souhaité faire découvrir un aspect jusque-là relativement méconnu de la carrière du peintre. En effet, bon nombre de ces toiles, vendues du vivant de l’artiste ou demeurées dans sa famille, ainsi que la villa, se trouvèrent au centre d’un contentieux juridique qui s’ouvrit dès la mort de Bonnard, en 1947, et dura vingt et un ans. C’est pourquoi elles ne purent être présentées lors de la grande exposition Bonnard organisée à Londres en 1966 par le marchand du peintre, Daniel Wildenstein.
Cette exposition présente quelques-unes de ses toiles majeures, dans lesquelles il prit sa femme Marthe pour sujet ; elle se clôt sur l’utime toile de Bonnard, L’Amandier en fleur. L’admiration que les amateurs d’art et les collectionneurs ont si souvent manifesté à l’égard de Bonnard coloriste devrait assurer un grand succès à l’exposition. Mais l’ambition des organisateurs va plus loin : la présentation simultanée de dessins et tableaux montre que Bonnard possédait également un vigoureux sens de la composition et une grande force dans le dessin.
Une grande partie des œuvres proviennent de la collection personnelle de M. Wildenstein. Le marchand possède également une série de dessins qu’il projette d’exposer prochainement à New York. Ajoutons que cet événement n’aurait pu avoir lieu sans la participation de Michel Terrasse, petit-neveu de Bonnard, actuel propriétaire de la villa "le Bosquet", à laquelle il a consacré un ouvrage, Bonnard au Cannet.
"Bonnard, villa le Bosquet" s’inscrit dans le cadre du programme d’aide que British Telecom apporte au South Bank Centre durant trois ans. Doté d’une subvention de 3 millions de livres (26,5 millions de francs), ce programme lui a permis de présenter trente expositions dans 160 villes et d’accueillir 1,2 million de visiteurs par an.
L’exposition ira ensuite à la Laing Art Gallery de Newcastle, du 9 septembre au 30 octobre. Le catalogue, publié par le South Bank Centre coûte 9,95 livres (88 francs).
Londres, Hayward Gallery "Bonnard, villa le Bosquet", 23 juin - 29 août 1994.
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Bonnard, villa le Bosquet
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°4 du 1 juin 1994, avec le titre suivant : "Bonnard, villa le Bosquet"