Art d’Indonésie : une première à Drouot

PARIS - Dans ce type de ventes, il n’est pas rare de trouver de la marchandise bas de gamme fraîchement importée. L’expert Jean-François Hubert est formel : aucune "curiosité d’aéroport" n’y figure. Ce genre d’objets ne trouverait pas preneur pour dix francs à Drouot.

Depuis un an, Jean-François Hubert, commissaire de l’exposition sur le même thème présentée actuellement au Bon Marché, était en contact avec les musées, les historiens de l’art, les collectionneurs… Le bouche à oreille a fonctionné, et la vente s’est construite peu à peu grâce à un noyau d’amateurs européens. Le contenu est modeste et sympathique, avec des textiles "Ikat" et "Batik" réalisés en isolant les décors avec des fils d’écorce ou avec de la cire. Cette technique, très particulière, nécessite de nombreuses opérations, mais le résultat est très beau (entre 1 500 et 5 000 F). À côté, des bois et des sculptures de Bali, dont une tête en pierre du IXe siècle, dans le style de Borobudur, temple de Java (80 000 à 100 000 F). À noter aussi une réunion d’instruments à chiquer le bétel (200 à 2 000 F) et des porcelaines destinées aux Chinois d’Insulinde (500 à 3 000 F). Enfin, figurent quelques meubles exubérants au riche décor rouge et or. En bois exotique, fabriqués pour les colons ou les Javanais occidentalisés, ils évoquent irrésistiblement le mobilier traditionnel hollandais. Qui peut acheter ces pièces ? Pas les Asia­tiques qui, sauf exception, n’y attachent aucune importance. Res­te une poignée d’Euro­péens, pour l’amour de l’art et de l’Indonésie. Tout cela est sans prétention, parfaitement authentique et vraiment pas cher… Le marché de l’art du Viêt-nam n’a pas commencé autrement…