PARIS
PARIS - La foire d’art contemporain et de design d’Afrique prend ses quartiers au Carreau du Temple pour trois jours et promet une belle deuxième édition.
Elle se déploie dès l’entrée du Carreau du temple et arrête le visiteur dans sa course, donnant le ton de la deuxième édition d’Akaa (Also Known As Africa), foire d’art contemporain et de design d’Afrique. L’installation monumentale Purifier le monde du Camerounais Bili Bidjocka propose de retrouver un état de virginité – un acte hautement symbolique avant de pénétrer dans un lieu sacré consacré à l’art –, mais aussi de déposer son chagrin à l’entrée. L’idée du travail in situ de cet artiste déjà présent aux dernières Documenta ou Biennale de Venise ? Plonger le curieux qui a poussé la porte de l’événement dans un état quasi méditatif, lui redonner ses yeux d’enfant et lui offrir « un requiem indispensable pour survivre dans une époque contemporaine infectée par les haines et les violences », dixit Simon Njami, membre du comité de sélection d’Akaa et directeur de la Biennale de Dakar. L’acte est à la fois audacieux et merveilleux pour une foire qui tente de se faire une place dans un paysage encombré, fatigué et peu enclin au calme. Voilà qui donne le « la » d’une foire conviviale, ouverte à tous, qui observe avec intelligence une scène en plein bouillonnement créatif et un marché en fort développement. Le cortège d’événements consacrés à l’Afrique récemment confirme ce développement : Art/Afrique, le nouvel atelier à la Fondation Louis Vuitton (collection de Jean Pigozzi), Malick Sidibé à la Fondation Cartier ou encore Art Paris Art Fair au Grand Palais au printemps dernier.
L’équipe énergique emmenée par la jeune Victoria Mann met ici en avant une plateforme autour de l’Afrique, avec une lecture globale de sa scène artistique. Sont ainsi au rendez-vous des artistes africains, issus des diasporas, ou de toute nationalité travaillant en lien avec le continent.
De même, tous les médiums sont représentés, de la peinture à l’installation, avec une place particulière pour la photographie. Trente-huit galeries provenant de dix-neuf pays sont au rendez-vous et plus de la moitié sont nouvelles : 50 Golborne (Londres), Clémentine de la Feronnière (Paris), Dominique Fiat (Paris), Ebony curated (Le Cap)… « Nous avons fait un important saut qualitatif depuis l’an dernier », promet Victoria Mann. Parmi les quelque 150 artistes représentés, figurent Addy Campbell et ses photographies (galerie Number 8, Bruxelles), Nnenna Okore et ses installations délicates ou Girma Berta et ses images numériques, qui avaient déjà fait sensation l’an dernier.
À ceux qui viendraient s’informer sans nécessairement acheter, la foire propose une programmation culturelle très étoffée, menée par Salimata Diop : rencontres, conférences, ateliers rencontres d’artistes, signatures… Spécificité à noter, les audioguides téléchargeables gratuitement et à retrouver également en ligne toute l’année. La fondatrice rêve-t-elle du jour où il n’y aura plus besoin de mettre l’Afrique dans un ghetto en lui consacrant des événements spécifiques ? Manifestement pas. « Cet événement parle de l’Afrique, notre objet est de fédérer des artistes autour d’un thème commun. La foire est un tremplin, elle est évolutive et offre un nombre infini de possibilités » Rendez-vous dans quelques années donc.
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Akaa convie l’art Africain à Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Girma Berta, Moving Shadows II, 2017, impression numérique, 40cm x 40 cm. Courtesy Addis Fine Art, Addis Abeba.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°488 du 3 novembre 2017, avec le titre suivant : Akaa convie l’art Africain à Paris