Archéologie

Manifestation contre la construction d'un barrage en Turquie qui menace d'inonder un important site historique

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 3 septembre 2010 - 344 mots

ILISU (TURQUIE) [03.09.10] – Un groupe de manifestants composé d'artistes, de scientifiques, mais aussi de simples bénévoles a protesté une nouvelle fois contre la construction du barrage d'Ilisu (sud de la Turquie) qui entraînerait l'engloutissement de la cité de Hasankeyf, un important site patrimonial historique qui possède des vestiges ayyoubides datant des XIe et XIIIe siècles.

Une nouvelle fois depuis 2007, la lutte reprend contre le barrage d'Ilisu en Turquie du Sud dont la construction pourrait engloutir l'ancienne cité de Hasankeyf sur les bords du Tigre, qui possède un patrimoine historique et architectural important qui renferme les vestiges de nombreux monuments ayyoubides dont une citadelle, un grand palais, une mosquée et un pont datant du XIIe siècle.

Quelques 150 personnes sont venues apporter leur soutien aux associations locales lors d'une manifestation le 1er septembre dernier, rapporte le quotidien turc de langue anglaise, Hürriyet. Car même si jusqu'à ce jour, les opposants au projet ont réussi à reporter la construction du barrage, la menace est toujours présente pour le site, mais aussi pour les villages environnants dont les habitants – environ 60 000 personnes – seraient contraints de se déplacer.

Par ailleurs, l'inondation du site entraînerait une perte économique considérable pour la région car Hasankeyf attire chaque année de nombreux touristes.

Les activistes demandent la protection du site par les autorités turques, condition sine qua non pour une éventuelle inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Pour rassurer la population locale et les opposants, le gouvernement a proposé de déplacer les monuments et de les reconstruire sur un autre site, une solution contestée par les militants pour qui cette solution priverait les monuments de leur contexte environnemental et historique.

Objet d'une forte controverse depuis son lancement en 2007, le projet a vu au fur et à mesure ses entrepreneurs notamment européens se retirer de l'entreprise ce qui a mis à mal le financement de la construction, ne laissant que quelques banques sur les rangs pour assurer le financement. En juillet 2009, la Société Générale, alors en pleine affaire Kerviel, se retirait du projet.

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