Les 7 tableaux volés à la Kunsthal de Rotterdam probablement détruits, six suspects vont être jugés

Au début de l’enquête sur le vol spectaculaire des sept tableaux de Picasso, Matisse, Monet, Gauguin, et de Lucian Freud à la Kunsthal de Rotterdam, la DIICOT (organisme roumain de lutte contre le crime organisé) avait interpellé trois hommes qui tentaient de revendre des œuvres volées.

L’enquête avançant sur cette piste, la police a inculpé deux hommes et a mis à jour un réseau organisé qui impliquerait six personnes, rapporte l’AFP. L’un des deux hommes inculpés, Adrian Procop, est en fuite et sera donc jugé par contumace tandis que l’autre, Radu Dogaru est en détention préventive depuis son interpellation. Les complices devront également répondre de leurs actes devant la justice : Eugen Darie, Olga Dogaru, la mère d’un des instigateurs du cambriolage qui aurait aidé à transporter les tableaux volés, et Mihai Alexandru Bitu qui aurait contribué à la recherche d’acquéreurs pour les toiles. Le dernier suspect, Petre Condrat, est accusé de recel.

Le spectaculaire cambriolage était intervenu dans la nuit du 15 au 16 octobre 2012 et a été depuis qualifié de « vol du siècle ». En à peine quatre-vingt-dix secondes, les voleurs ont réussi à subtiliser sept tableaux de peintres universellement renommés.

Œuvres très connues, elles sont très difficiles à écouler, même sur le marché noir. D’autant plus que, depuis quelques années, les organes et institutions de lutte contre le trafic des biens culturels sont très actifs et diffusent des listes de biens volés que les professionnels doivent en théorie consulter avant de mettre en vente un bien - en France, l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), et à l’international Interpol qui a constitué en 2004 un groupe d’experts spécialisés sur le vol des biens culturels.

Les toiles étant toujours introuvables, les autorités redoutaient l’issue catastrophique que l’on constate bien souvent pour les cambriolages qui tournent mal pour leur(s) auteur(s), et qui se soldent souvent par la destruction des oeuvres, objets et preuves de l’incrimination.

Cette crainte serait confirmée ce mardi 16 juillet, selon les aveux d’Olga Dogaru aux enquêteurs rapportés par Mediafax et l’AFP. Elle aurait d’abord enterré les toiles dans le jardin d’une maison abandonnée, puis dans un cimetière, avant de les brûler dans son poêle à bois.

La destruction des œuvres interviendrait quatre jour après une perquisition chez un des suspects, le 13 février 2013. Olga Dogaru a indiqué qu’elle avait décidé de brûler les tableaux dans « l’espoir qu’il n’y ait aucune preuve et que les suspects ne puissent pas être condamnés ».

Une issue tragique qui est constatée souvent, notamment en 2011, quand Vréjan Tomic avait déclaré que les cinq toiles qu’il avait dérobé au Musée d’art moderne de la ville de Paris en 2010 avaient été détruites, et dans une affaire plus similaire, où la mère de Stéphane Breitwieser, l’Arsène Lupin des musées, avait également fait disparaître des dizaines d’œuvres lorsque son fils avait été poursuivi.