COLOGNE (ALLEMAGNE) [12.10.11] – Otto Schulte-Kellinghaus, le dernier des quatre Allemands accusés d’avoir réalisé et vendu de faux tableaux, a avoué devant le tribunal de Cologne avoir introduit les copies sur le marché de l’art.
Sans surprise, Otto Schulte-Kellinghaus a reconnu mardi 11 octobre avoir effectivement participé au trafic de faux tableaux expressionnistes organisé par la « bande Beltracchi » depuis les années 80. Le quatrième complice était chargé d’écouler les tableaux réalisés par Wolfgang Beltracchi, faussaire de génie et meneur du groupe. Otto Schulte-Kellinghaus a déclaré avoir suivi les ordres de Wolfgang, qui déterminait les toiles à vendre et le prix à en exiger. Il touchait quant à lui une commission de 20%. Ces déclarations confirment la version déposée par le faussaire il y a quelques semaines. Lui-même s’attribue depuis le début du procès toute la responsabilité du trafic, minimisant ainsi les rôles joués par sa femme et sa belle-sœur. Tous trois étaient passés aux aveux plus rapidement que prévu, espérant ainsi des peines plus légères.
La question des profits a également été évoquée durant l’audience. On estime que les montants escroqués par les faussaires s’élèveraient à 16 millions d’euros, rien que pour les quatorze tableaux actuellement identifiés, mais Wolfgang Beltracchi se déclare « complètement fauché ». Plusieurs millions ont été investis dans l’immobilier, le couple possède un domaine dans le sud de la France et une seconde résidence en Allemagne. L’acte d’accusation évoque également un million de francs suisses que Wolfgang et sa femme auraient tenté de « mettre de côté » via une société à Panama un mois avant leur arrestation. Cet argent est maintenant bloqué en Suisse et le faussaire affirme que ce fut sa seule tentative de détournement. Des montants en plusieurs devises différentes ont également été virés sur des comptes en Andorre et en Suisse. Otto Schulte-Kellinghaus déclare quant à lui que l’argent « lui filait entre les doigts » et n’était finalement « pas très important » même s’il aurait bien aimé « se constituer un petit capital pour la retraite ». Comme Beltracchi, il dit avoir investi dans des mauvais placements, faute à la crise. Et il ajoute pour conclure : « Avec le recul, je regrette mes actes, mais je ne peux pas nier que j’y ai pris beaucoup de plaisir sur le moment. »
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Le quatrième accusé dans l’affaire Beltracchi a reconnu sa complicité
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Abonnez-vous dès 1 €Cette huile sur toile de Max Pechstein (cliquez sur le détail en vignette pour voir le tableau), Pont et barges sur la Seine, 1908, provenant de la « collection Jägers » a été vendue par Lempertz à Cologne en 2001. Photo D. R.