TOURS
TOURS (CENTRE-VAL DE LOIRE) [03.04.17] - La donation de Léon Cligman à l’État de près de 1 200 œuvres et son dépôt au musée des beaux-arts de Tours prévoient son installation au Château de Tours. En ligne de mire : une rupture du contrat qui lie la municipalité au Jeu de Paume depuis 2010.
Décidément, l’antenne du Jeu de Paume accumule les déboires. D’abord, la perte brutale, en décembre 2009, de l’Hôtel de Sully, à Paris, dévolu à la photographie patrimoniale. Puis l’abandon, en 2012, par Aurélie Filippetti, de la rénovation de l’Hôtel de Nevers, programmée pour y remédier. Nouvel épisode : l’établissement est en passe de perdre le château de Tours où, depuis 2010, il assurait une programmation d’expositions patrimoniales et de visites conférences pour les scolaires saluée par tous, à commencer par la Mairie de la ville signataire du contrat.
La donation de l’industriel Léon Cligman à l’État de près de 1 200 œuvres, assujettie à leur déposition et exposition au Musée des beaux-arts de Tours, a pris une tournure problématique lorsque les architectes des Bâtiments de France ont rejeté, début 2017, le projet des époux Cligman de construire pour l’accueillir une annexe au musée, signée Jean-François Bodin.
Le Château de Tours a alors été choisi comme lieu de son implantation, sans toutefois qu’un contrat n’ait été signé à ce jour avec la municipalité. Programmée le 22 mars 2017, la signature a été reportée en mai.
Conséquence : le Jeu de Paume s’est trouvé dans l’obligation de trouver dans l’urgence un autre espace pour son exposition Paz Errázuriz, coproduite avec la Fondation Mapfre et programmée à partir de juin au Château de Tours. Ce sont finalement les Rencontres d’Arles qui l’accueillent cet été.
L’exposition Lucien Hervé, prévue en novembre 2017, est quant à elle suspendue à la décision de la municipalité d’octroyer ou non la totalité du Château à la donation des époux Cligman, suivant leur souhait, avec l’engagement de prendre en charge la totalité des coûts de la rénovation et de mise aux normes des espaces.
Si tel est le cas, comme l’a rappelé Alain-Dominique Perrin, président du Jeu de Paume, à la Mairie de Tours et au ministère de la Culture, tutelle de l’institution, il y aura rupture de contrat avec la ville, ce dernier venant à échéance en décembre 2018.
Le Logis du Gouverneur attenant au Château a été proposé par la municipalité au Jeu de Paume. Pour la direction du musée, cette solution n’apparaît pas recevable, bien qu’elle soit soutenue par la rue de Valois. De fait, elle induit le déménagement des bureaux de la Société archéologique de Touraine, la réalisation d’une étude de faisabilité puis le déblocage par l’État et la ville des financements nécessaires à son réaménagement en lieu d’exposition. Ce qui conduit à une installation du Jeu de Paume dans ces murs vers 2020, si tout s’enchaîne et sous réserve d’acceptation du projet par la nouvelle équipe en place rue de Valois en mai 2017.
C’est dire la fragilité de cette solution mais aussi le peu d’implication du ministère de la Culture à trouver d’autres alternatives que Tours pour le Jeu de Paume, pourtant missionné dans ses statuts à valoriser le patrimoine photo et signataire au Château de Tours d’expositions marquantes telles Vivian Maier, Gilles Caron, Sabine Weiss ou dernièrement Zofia Rydet.
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Le Jeu de Paume perd le Château de Tours
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