NEW YORK (ETATS-UNIS) [30.10.12] – Des poursuites judiciaires ont été entamées par le couple de collectionneurs Domenico et Eleanore De Sole en avril 2012, accusant la galerie de leur avoir vendu un faux Rothko pour la somme de 8,3 millions de dollars.
« Pendant des années, la galerie dépendait quasi-exclusivement des bénéfices générés par les ventes de la collection Rosales », a dénoncé le mois dernier, le couple de collectionneurs Domenico et Eleanore De Sole, accusant la galerie Knoedler de leur avoir vendu un faux Rothko pour la somme de 8,3 millions de dollars.
Pourtant, si ces allégations sont loin de constituer une première - déjà constitutives de procédures juridiques ultérieures à l’encontre de la galerie new-yorkaise notamment par le collectionneur anglais Pierre Lagrange récusant l’authenticité d’un Jackson Pollock qui lui avait été vendu en 2007 – elles n’en attestent pas moins du rôle central de la collection Rosales dans la prospérité de la galerie détentrice de 40 œuvres de la marchande californienne Glarifa Rosales.
Inconnue du monde de l’art, cette dernière - au cœur d’une enquête menée par le FBI depuis lors - disposait d’œuvres d’artistes majeures de la peinture abstraite d’après-guerre, sans qu’elle ne puisse l’expliquer.
Ann Freedman – présidente de la galerie jusqu’en 2009 et visée par l’enquête – s’est pour sa part refusée à réagir à ces « analyses financières », insistant sur l’authenticité des œuvres. « Surtout quand des évidences d’authenticité existent », ont défendu ses avocats.
Ainsi, si les expertises témoignent de la taille des profits générés par la galerie, elles révèlent par ailleurs un différentiel jugé anormalement important, entre le prix d’achat des toiles à Mme Rosales et le prix de vente. Le couple De Sole rappelle à cet effet l’exemple du client John D.Howard qui avait acheté une toile de De Kooning, 3,5 millions de dollars en 2007. Laquelle avait été achetée 750 000 dollars par la galerie à Mme Rosales à peine deux jours plus tôt. Un prix d’achat estimé bien « trop bas » que l’avocat du plaignant (Howard) avait ainsi qualifié « douteux » par nature.
Par ailleurs, si acheter à bas coût et vendre cher constituent le fer de lance de tout « bon vendeur », en revanche, de nombreux marchands d’art – à l’instar de Michael Findlay directeur des galeries Aquavella à New York - ont admis qu’un prix bien en-dessous du marché constituait un « red flag » (signal).
Afin de contrer ces accusations, Ann Freedman et les avocats de la galerie Knoedler ont collecté des dépositions de deux spécialistes, après expertise des œuvres, attestant de leur authenticité. Ann Freedman précisait récemment dans un mail: « Ces peintures ont été exposées dans des musées partout dans le monde et annoncées comme des chefs-d’œuvre. »
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La galerie Knoedler à nouveau poursuivie
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Abonnez-vous dès 1 €Time Square - New York - © Photo Jean-Christophe BENOIST - 2012 - Licence CC BY 3.0