La galerie Knoedler suspectée d’avoir vendu un faux Rothko

Par Thomas Bizien · lejournaldesarts.fr

Le 3 avril 2012 - 431 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [03.04.12] – Pour la deuxième fois, la galerie Knoedler est accusée d’avoir vendu une toile contrefaite. Est aujourd’hui mise en cause l’authenticité d’un Mark Rothko, vendu pour 8,3 millions de dollars. PAR THOMAS BIZIEN

Selon le New York Times, un couple originaire de l’Etat de Caroline du Sud vient d’entamer des poursuites judiciaires à l’encontre de la galerie Knoedler. Il l’accuse de lui avoir vendu un faux Mark Rothko et lui réclame 25 millions de dollars de dommages et intérêts. C’est la seconde fois que des acheteurs de la galerie Knoedler remettent en cause l’authenticité des oeuvres qui leur ont été vendues.

Les plaignants, Domenico and Eleanore De Sole achètent en 2004 une peinture de Marc Rothko, Untitled 1956, pour 8,3 millions de dollars. Pris par le doute devant l’accusation de faux portant sur un autre tableau vendu par la galerie, le couple décide de commissionner une enquête d’experts indépendants. Ces derniers révèlent des « incohérences » dans la composition chimique de la peinture étudiée : des pigments synthétisés dix ans après la mort du peintre y auraient été retrouvés.

Ann Freedman, présidente de la galerie Knoedler jusqu’en 2009, est visée par l’enquête. Le FBI lui demande notamment d’expliciter ses relations avec Glafira Rosales, une courtière en œuvre d’art qui aurait fourni l’œuvre incriminée. Cette dernière aurait à sa disposition des œuvres d’artistes majeurs de la peinture abstraite d’après guerre, sans que cette possession puisse être expliquée. Les plaignants reprochent également à Ann Freedman d’avoir promis par écrit l’existence de documents venant authentifier la peinture de Marc Rothko parmi lesquels une lettre de Christopher Rothko, fils de l’artiste, alors que ceux-ci n’existeraient pas. Anne Freedman aurait enfin promis à ces clients l’inscription prochaine de la toile dans le catalogue raisonné de Marc Rothko, promesse non encore tenue aujourd’hui.

L’avocat d’Ann Freedman affirme quant à lui l’authenticité de la toile de Rothko, qui aurait déjà été exposée à la fondation Beyeler, en Suisse : « Nous avons à notre disposition des documents venant prouver son authenticité » a-t-il déclaré.

C’est la seconde fois que la galerie Knoedler est accusée d’avoir vendu des contrefaçons. Le collectionneur anglais Pierre Legrange a remis en doute l’authenticité d’un Jackson Pollock qui lui avait été vendu. Il réclame depuis à la galerie 17 millions de dollars. Bien que la galerie nie tout lien entre ces accusations et sa fermeture récente, le 30 novembre dernier, le New York Times révèle que la galerie pourrait être au centre d’un trafic plus large, incluant le pastiche d’autres peintres abstraits comme Robert Motherwell ou encore Willem De Kooning.

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Le nouveau visage du quartier de Financial District au sud de Manhattan - © Photo : Renatus - 2011 - Licence CC BY-SA 3.0 

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