La fin de l’anonymat pour les vendeurs d’œuvres d’art aux enchères ?

L’annonce du verdict le 19 septembre dernier, par la Cour Suprême de New York dans l’affaire opposant la maison de ventes new-yorkaise « William J.Jenack Appraisers & Auctionners » (Chester – NYC) au marchand d’art Rabizadeh, est loin d’être passée inaperçue parmi les acteurs du monde de l’art. Elle pourrait désormais forcer les auctioneers à révéler l’identité des vendeurs d’œuvres d’art aux acheteurs. Or jusqu’à présent, ces premiers ont toujours été couverts par une clause de « confidentialité ».

Cette décision s’inscrit dans une affaire judiciaire vieille de quatre ans : en 2008, la salle des ventes new-yorkaise William J.Jenack vend une boîte russe en argent - signée Khlebnikov et datée du XIXe siècle – à un marchand d’art de Long Island, Albert Rabizadeh, 460 000 dollars. Ce dernier n’ayant pas réglé la somme due est poursuivi devant les tribunaux par Jenack.

Pourtant, si Jenack finit par l’emporter, l’affaire ne s’arrête pas là et prend une tournure quelque peu inattendue. Rabizadeh, décidant de faire appel, invoque une loi commerciale – datant de l’Angleterre médiévale – stipulant que le nom du vendeur doit apparaître sur le contrat. Or Jenack, conformément aux pratiques usuelles, y avait juste apposé un numéro, le « 428 ». Verdict : le juge donne raison à Rabizadeh, s’en remettant à la dite loi.

Aujourd’hui, si Jenack – qui conteste bien entendu la décision de justice - compte un allié de premier plan, la maison de vente aux enchères Christie’s, la société s’est refusée à tout commentaire…