Le Musée du Louvre vient de rendre public la liste des œuvres qui rejoindront son antenne à Lens pour un à cinq ans.
PARIS - Le Saint Sébastien du Pérugin, le Portrait de Castiglione par Raphaël, La Madeleine à la veilleuse de Georges de La Tour, Diderot peint par Fragonard, le portrait de Louis-François Bertin signé Ingres ou encore La Liberté guidant le peuple de Delacroix, mais aussi Botticelli, Pisanello, El Greco, Rembrandt, Le Lorrain, Boucher, Canaletto, Goya, Corot, des sculptures grecques, des pièces d’Antiquité égyptienne, des empires assyrien et Byzance… La liste des œuvres qui quitteront le Musée du Louvre pour rejoindre (temporairement) Lens a de quoi donner le vertige. Au total, 205 peintures, sculptures et objets d’art (pas de dessins et très peu de tissus pour des raisons de conservation), parmi lesquels nombre de chefs-d’œuvre, seront présentés au Louvre Lens dont l’inauguration est arrêtée au 4 décembre prochain. Au cœur de l’espace conçu par l’agence d’architecture japonaise SANAA, une Grande Galerie de 120 mètres de long, baptisée la Galerie du temps, a été conçue comme une initiation à cinq mille ans d’histoire de l’art. La majorité des œuvres envoyées à Lens y resteront cinq ans. D’autres ont été prêtées pour une durée d’un an seulement, particulièrement les pièces maîtresses du musée qui risquent de manquer cruellement aux visiteurs parisiens (ainsi du Raphaël). « C’est tout l’enjeu de ce projet, précise Vincent Pomarède, directeur du département des Peintures du Louvre, la liste des œuvres a beaucoup évolué. Il fallait que l’ensemble de la scénographie fonctionne, avec des œuvres représentatives d’une histoire des arts et des civilisations. »
Le musée a un rôle social
Chronologique puis historico-géographique, ce parcours, qui commence avec une tablette mésopotamienne remontant à 3 300 avant notre ère, est scindé en trois grandes parties : l’Antiquité, le Moyen Âge, les Temps modernes. Mise sobrement en espace par Adrien Gardère, il confond et confronte les civilisations afin de « montrer la contemporanéité des œuvres d’horizons différents avec, pour la première fois au Louvre, une présentation transversale », explique Jean-Luc Martinez, directeur du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre. Et d’ajouter : « Il ne s’agissait pas de faire une histoire européenne de la Culture pour servir un discours politique, mais de faire de la place à toutes les civilisations présentes au Louvre et mener une réflexion sur le rôle social d’un musée. » Sans vocation scientifique, la démonstration est destinée à « attirer un public qui ne vient pas au musée et décide ensuite de visiter ceux d’Arras ou de Lille », ajoute Vincent Pomarède. L’un des deux espaces d’expositions temporaires, le pavillon de verre, doit être consacré à des projets plus ancrés sur le territoire, afin de mettre en exergue les collections des institutions de la région – gageons qu’elles ne rencontreront pas de nouvelles difficultés pour obtenir des prêts de l’institution parisienne pour leurs propres projets. Financé par la région Nord-Pas-de-Calais, le Louvre Lens espère attirer 500 000 visiteurs la première année. Le défi sera ensuite de fidéliser les visiteurs de cet établissement public dont le budget annuel est estimé à 15 millions d’euros. Ce sera l’une des missions de Xavier Dectot, nommé directeur du Louvre Lens il y a un an.
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Louvre-Lens - La collection semi-permanente
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°368 du 27 avril 2012, avec le titre suivant : Louvre-Lens - La collection semi-permanente