Deux, c’est mieux qu’une, serait-on tenté de dire à New York. Alors que plusieurs marchands lui préfèrent dorénavant le côté collaboratif d’Independent, l’Armory Show est devenue le terrain privilégié des exposants européens. Nouveauté 2011, la foire d’art contemporain mise également sur les artistes sud-américains.
NEW YORK - Avec le retrait des New-Yorkais The Pace Gallery et David Zwirner, l’Armory Show connaît une nouvelle saignée de ses exposants américains. « Ces dernières années, l’Armory a été plutôt plate pour nous », confie-t-on chez Zwirner. Malgré quelques fidèles comme 303 ou Sean Kelly, les cadors locaux se sont tous repliés sur la foire ADAA (Art Dealers Association of America, du 2 au 6 mars). Une épine dans le pied de l’Armory ? « Non, nous travaillons tous à promouvoir la ville comme un centre dynamique, et nos foires se concentrent sur différents aspects du marché, affirme Katelijn de Backer, directrice de l’Armory Show. Je pense que les marchands nous quittent parfois pour l’ADAA afin d’y capter un public plus conservateur. La fréquentation y est moins importante, mais les visiteurs reviennent plusieurs fois sur place. » Malgré ses faiblesses, l’Armory reste une plateforme importante pour les galeries européennes, en majorité allemandes et françaises, talonnées cette année par des enseignes londoniennes telles que Stuart Shave/Modern Art et Blain|Southern. « Les États-Unis restent le point de convergence et de redistribution dont le centre névralgique est New York », confie Laurent Godin (Paris). Un point de vue que partage aussi Georges-Philippe Vallois (Paris), de retour avec Gilles Barbier, Keith Tyson et Richard Jackson.
Opportunisme
Comme l’an dernier, plusieurs exposants ont choisi de partager leurs stands. C’est le cas d’Yvon Lambert (Paris, New York), qui présentera avec sa consœur Micheline Szwajcer (Anvers) une exposition personnelle de David Claerbout. De même, Praz-Delavallade (Paris) formera à nouveau un duo avec Art : Concept (Paris). Hervé Loevenbruck (Paris) revient quant à lui avec une pièce de Philippe Mayaux et des œuvres de Jean Dupuy. Pourquoi n’a-t-il pas opté pour la foire Independent (lire l’article ci-dessous) ? « Le format des deux salons est différent. À l’Armory, je peux présenter plus d’artistes alors qu’à Independent, pour être fort et lisible, il faut venir avec une exposition personnelle », explique Hervé Loevenbruck. « Il y a plus de visiteurs à l’Armory qu’à Independent. J’y rencontre des gens du Connecticut et du Massachusetts qui ne font pas les foires, et j’y fonctionne toujours très bien », ajoute Éric Hussenot (Paris), de retour avec des œuvres de Mounir Fatmi et Justin Lieberman. Après avoir tenté l’expérience voilà trois ans, Bugada & Cargnel (Paris) participe à nouveau à l’Armory en montrant notamment Étienne Chambaud. En revanche, les Parisiens In Situ et Emmanuel Perrotin ont déclaré forfait cette année. « La qualité est en baisse et le public ne manifeste aucun intérêt pour les artistes français, explique Fabienne Leclerc, de la galerie In Situ.
Outre l’axe européen, la foire braconne sur les terres d’Art Basel Miami Beach avec un nouveau focus opportuniste sur l’Amérique latine. « New York a longtemps été un centre pour l’art sud-américain et un nombre incalculable d’artistes de ce continent sont représentés par des galeries de la ville, défend Katelijn de Backer. Or il n’y avait pas, jusqu’à présent, une forte présence des galeries de cette région sur la foire. » Il faut bien d’une façon ou d’une autre compenser l’hémorragie des enseignes américaines…
Directrice : Katelijne de Backer
Nombre d’exposants : 274
Tarif des stands : 10 000 à 65 000 dollars (7 300 à 47 000 euros)
Nombre de visiteurs en 2010 : 60 000
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L'Armory Show, loin de ses terres
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Abonnez-vous dès 1 €du 3 au 6 mars, Piers 92 & 94, 12e Avenue-55e Rue, New York, www.thearmoryshow.com les 3, 4 et 5 mars 12h-20h, le 6 mars 12h-19h
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°341 du 18 février 2011, avec le titre suivant : L'Armory Show, loin de ses terres